La libération du territoire

Du débarquement en Normandie à la libération de Paris

A la veille du 6 juin 1944, seuls l’Empire colonial français (hormis l’Indochine) et la Corse (depuis octobre 1943) sont libérés de l’occupant et du régime de Vichy. Ecarté de la préparation militaire du débarquement en Normandie auquel seuls les 177 hommes du bataillon Kieffer participent, le général de Gaulle se rend à Bayeux le 14 juin 1944, où il reçoit un accueil triomphal et installe dans ses fonctions le premier commissaire de la République, représentant du Gouvernement provisoire de la République Française (GPRF).

La progression alliée en Normandie, favorisée par les renseignements collectés et les sabotages organisés par les résistants intérieurs (F.F.I), est cependant plus lente que prévue. Les pertes humaines sont considérables et l’intensification des bombardements entraîne la destruction de villes entières (comme Le Havre ou Caen). Sur l’ensemble du territoire, les représailles perpétrées contre les civils (comme à Tulle ou à Oradour-sur-Glane) et le rythme des déportations politiques et raciales s’accélèrent brutalement.

Après la percée d’Avranches, la progression des troupes alliées vers la Bretagne et le Nord de la France est plus rapide. La libération de Paris est un objectif prioritaire pour le général de Gaulle. L’insurrection parisienne et l’action du général Leclerc viennent à bout des réticences initiales du général Eisenhower qui entendait contourner la capitale, craignant un nouveau Stalingrad. La libération de Paris est une étape décisive dont l’écho est planétaire. Elle permet d’installer les institutions provisoires de la République et démontre l’apport militaire de la Résistance aux combats de la Libération.

Du débarquement de Provence à la libération de Strasbourg

Le débarquement de Provence du 15 août 1944, auquel les forces françaises sont étroitement associées permet de soulager le front normand et d’acheminer des troupes et du matériel supplémentaires. L’avancée alliée est rapide face à la retraite des troupes allemandes : après la libération de Toulon et Marseille, la 1ère Armée du général de Lattre et la 7e armée américaine remontent la vallée du Rhône. Guidés par les F.F.I, les unités alliées empruntent la « route Napoléon » qui mène au cœur des alpes. Le 12 septembre, les forces débarquées en Normandie et en Provence se rejoignent en Bourgogne avec quatre mois d’avance sur les prévisions. La libération du Sud-Ouest et du Massif central s’effectue alors que les Allemands battent en retraite sans intervention des Alliés.

Si le 15 septembre 1944, les trois quarts du territoire sont libérés, les combats pour libérer l’Est de la France et les derniers réduits sont acharnés. Après l’échec d’une première attaque, une offensive générale sur les Vosges est déclenchée le 14 novembre. A la fin du mois, Strasbourg et l’Alsace sont libérées mais la contre-offensive allemande dans les Ardennes oblige les Américains à laisser les troupes françaises défendre Strasbourg à nouveau menacée. Il faut attendre le 9 février 1945 avec la reprise de la ville de Colmar pour que l’Est de la France soit totalement libéré. Dans les Alpes, les cols donnant accès à l’Italie ne sont libérés qu’à la fin du mois d’avril et les dernières poches côtières où les troupes allemandes se sont retranchées pendant de longs mois (Royan, Lorient, La Rochelle, Dunkerque et Saint-Nazaire) sont les derniers territoires libérés entre le 14 avril et le 11 mai 1945.

Vidéo
Charles de Gaulle-Paroles publiques (INA/Fondation Charles de Gaulle)

6 juin 1944 : « la bataille suprême est engagée »

Témoignage
Bibliographie
  • Fondation Charles de Gaulle, De Gaulle et la Libération, Bruxelles, Complexe, 2004
  • Hostache René, De Gaulle 1944 : victoire de la légitimité, Paris, Plon, 1974
  • Lévisse-Touzé Christine, Paris 1944, les enjeux de la Libération, Actes du colloque de Paris 2-4 février 1994, Paris, A. Michel, 1994
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