1943 : la libération de la Corse (19)

La Corse dans la guerre… après 1943

 

Pour les Corses, la Libération ne signifie pas la paix, mais bien plutôt la reprise de la guerre aux cotés des Alliés, contre les Allemands ! Pendant l’année 1944, 12000 Corses, de 20 à 28 ans, sont ainsi mobilisés. Ce sera le seul département du sol national où des conscrits vont ainsi se battre aux cotés de volontaires. Envoyés en Algérie pour leur formation, les recrues corses intègrent les unités qui vont libérer la métropole aux cotés des Français libres, des évadés de France et des soldats de l’Armée d’Afrique. La jeunesse Corse va combattre en Italie, en France puis en Allemagne jusqu’aux derniers jours de la guerre… Les volontaires Corses qui ont rejoints le Bataillon de Choc cantonné à Calvi sont par exemple en première ligne lors du débarquement sur l’Île d’Elbe.

Mais la Corse ne participe pas à la guerre que par l’envoi de ses fils au front. Comme le fait remarquer le général Henry Martin, l’Île est, à partir d’octobre 1943, « l’équivalent d’une flotte de porte-avions mouillée en permanence au large du golfe de Gênes ». Les Américains y installent 17 aéroports et assurent la démoustification massive de la plaine orientale. Leurs chasseurs-bombardiers effectuent des raids dévastateurs en Italie et dans la mer Tyrrhénienne, soutenus par la 1ère escadre de chasse française désormais basée à Campo dell’Oro. C’est aussi de Corse que partent une partie des forces qui débarquent en Provence le 15 août 1944.

La Corse tient donc une place importante dans l’histoire de la Résistance et de la Libération de la France. Libérée la première, par ses habitants, par des soldats français, sans intervention des forces anglo-américaines, elle a offert un espace stratégique décisif dans la guerre sur le théâtre méditerranéen. Elle a permis, par ses sacrifices, le recul des nazis en Italie puis dans le Sud de la France.

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