AVANT-PROPOS PAR MARC FOSSEUX

Secrétaire général de la Fondation Charles de Gaulle et directeur de la publication

Le Liban évoque pour nous Français beaucoup de choses sur le plan historique et affectif. Les drames et les tensions qui l’ont frappé depuis plusieurs décennies nous touchent au plus profond ; la déstabilisation provoquée par son environnement régional et la fragilité qui en résulte pour ce petit État aux équilibres internes si complexes suscitent des préoccupations récurrentes, essentiellement de la part de la France il faut bien le dire, comme on l’a encore vu à la fin de l’année dernière. A l’inverse la vitalité, la résilience pour employer un terme à la mode, la capacité de survie de sa population forcent notre admiration.

Après de longues années de réflexion et d’examen des pistes possibles, la Fondation Charles de Gaulle a décidé que sa première implantation hors de France serait au Liban. Ce choix est symbolique au vu des circonstances géopolitiques et humaines que la région connaît depuis quelques années. Il a été fortement encouragé par les autorités françaises et libanaises. Il s’inscrit dans un objectif de rayonnement culturel dans un pays qui, malgré sa petite taille, demeure le réseau d’enseignement français à l’étranger le plus important. L’originalité et la solidité du projet repose sur le partenariat visionnaire établi entre la Fondation et l’École supérieure des affaires (ESA) de Beyrouth qui vise trois dimensions : la mémoire, avec la construction d’un petit institut Charles de Gaulle-Liban, la pédagogie avec un déploiement d’actions vis-à-vis des publics scolaires, la recherche et l’enseignement supérieur avec des formations pour les étudiants de l’ESA. Le coup d’envoi officiel de ce beau projet a été donné le 27 février à Beyrouth au cours d’une cérémonie pour laquelle la Fondation s’est rendue en délégation sous la conduite de son président.

Il était donc important de consacrer un numéro d’Espoir au Liban pour mieux comprendre ce pays qui représente tant pour la France, et qui a beaucoup compté pour le général de Gaulle à différentes époques de sa vie.

Je vous souhaite une bonne lecture et un excellent été, en espérant que vos routes de vacances vous amèneront peut-être à visiter les lieux de mémoire gaulliens de Paris, Lille et Colombey et en particulier le sentier d’interprétation autour de la Croix de Lorraine qui vous permet de découvrir les cèdres du Liban plantés en 1972 en hommage au général de Gaulle.

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