NOTES DU GÉNÉRAL NÉROT

Alors officier de liaison du général de Gaulle sur la contre-attaque d’Abbeville (mai 1940)

La contre-attaque sur Abbeville vient de se terminer pour la 4e DCR.

Nous avons progressé profondément, près d’une dizaine de kilomètres, et après une série de succès et la capture d’un grand nombre de prisonniers, nous sommes arrivés presque en lisière de la ville sans cependant la reprendre à l’ennemi.

Nous quittons cette région de Limeux, Mesnil-Trois-Fœtus, Bienfait, Moyenneville, Mont-de-Caubert, Camp-de-César…

La division anglaise du général Fortune, puis la 2e DCR nous relèvent et nous partons nous reconstituer dans la région de Marseille-en-Beauvaisis.

Cette dernière agglomération sera le PC de la Division le 31 mai au soir.

Capitaine, chef du 3e Bureau du groupement cuirassé, j’avais rejoint la 4e DCR au sud de Laon, dans les bois de Festieux, pour transmettre, le 19 mai, au colonel de Gaulle de nouvelles directives et demeurer auprès de lui en qualité d’officier de liaison.

J’avais eu la bonne fortune de tirer d’un mauvais pas le commandant Chomel, officier de liaison du GQG auprès de la 4e DCR, alors qu’il était en difficultés dans le village de Bourg-et-Comin, cerné par les Allemands – (je disposais alors d’une auto-mitrailleuse).

J’avais été amené par la suite à proposer cet officier supérieur, d’une rare qualité, pour remplacer le chef d’E.6M. du moment, le commandant Rime-Bruneau.

Officier de liaison auprès du colonel de Gaulle, je ne l’ai pratiquement pas quitté, sauf pour différentes missions précises auprès des unités en ligne, pendant la contre-attaque sur Abbeville.

J’ai admiré la netteté de ses décisions, leur opportunité, son courage, ses procédés de commandement.

Une seule pensée, dépouillée de toute autre considération : l’exécution de la mission.

Durant cette brève mais exaltante période, j’ai pris auprès de lui des leçons de chef que je n’ai jamais oubliées et qui m’ont, par la suite, prodigieusement servi, notamment lorsqu’ayant pris sous l’occupation le commandement des maquis de l’Est, j’ai eu l’occasion de conduire des opérations de guérilla contre l’adversaire.

Écrivant ses lignes, les souvenirs me reviennent en mémoire sur cette campagne de quelques jours pour la reprise espérée d’Abbeville ; ce sont ceux-là, réduits à des impressions de combattant, que je veux transcrire et non le détail des opérations.

La 4e DCR est née le 16 mai dans la région de Laon, dans les plaines de Montcornet, en plein combat, ceci à la différence des 1ère et 2e DCR qui avaient pu travailler tout l’hiver et de la 3e DCR qui, vers le 30 mars, s’était rassemblée dans la région de Reims.

La concentration de la 4e DCR s’était faite la première fois le 17 pour attaquer.

Malgré cela, dès le premier jour, la Division avait une âme, c’est ce qui fera sa force. Tous les cadres connaissent l’homme de la « Force mécanique de métier », sûr de la victoire. C’est avec orgueil que l’on se place sous les ordres du colonel de Gaulle.

Les premières interventions de la 4e DCR

  • Deux coups de boutoir réussis : l’un sur Montcornet, l’autre sur Crécy-sur-Serre.
  • Une retraite très en ordre à travers les bois de Festieux, déjà occupés par l’ennemi.
  • Un rassemblement articulé au sud de l’Aisne.

C’est de là par Fismes, Soissons, Villers-Cotterêts, Compiègne, Beauvais que nous remontons le 22 mai vers le sud d’Abbeville.

Il faut tenter, coûte que coûte, de rétablir le contact entre nos forces du Nord encerclées et la gauche du groupe d’armées du Centre.

Nous sommes le 28 mai, nous venons de couvrir sans arrêt, sans entretien des appareils, sans repos pour les hommes, près de 200 kilomètres.

Nous avons dû abandonner en cours de route une trentaine de chars – des unités de renfort nous parviennent mais elles n’ont reçu, pour la plupart, qu’une très sommaire instruction.

Bref, c’est avec 140 chars, 6 bataillons d’infanterie et 6 groupes d’artillerie que nous allons tenter de réduire la poche de 12 kilomètres de profondeur que les Allemands occupent depuis une semaine au sud de la Somme.

Il me faut, au seuil de ce récit sommaire, préciser la valeur de nos unités. A côté de certaines, magnifiques et parfaitement entraînées, un grand nombre sont de formation très récente ; par exemple, le personnel initialement prévu pour constituer des équipages de chars légers avait formé à la dernière minute des unités de chars B I bis ne connaissant que très sommairement la technique du char lourd. Il ignorait son emploi, n’avait fait aucune évolution et n’avait, au mieux, exécuté qu’un seul tir au canon de 75 !

Dans un régiment de cuirassiers (SOMUA), les jeunes officiers n’avaient pas encore commandé de pelotons blindés, les chefs de chars venaient d’un régiment à cheval, les conducteurs, recrues de 1939, n’avaient que trois heures de conduite et encore seulement sur route, pas d’orienteurs, pas d’agents de transmission.

En somme, pas d’équipages rompus à la manœuvre qui eussent été indispensables à l’exécution de la mission.

L’armement des chars légers dataient presque entièrement de la dernière guerre, les chars B I bis, augmentés dans leur puissance ne disposaient plus que de quelques heures de marche dans les réservoirs demeurés sans changement.

Je venais d’en faire la triste expérience avec la 1ère DCR consommée en quelques jours en Belgique (plus de chars abandonnés en panne d’essence que détruits par l’ennemi).

Dans l’infanterie, les hommes ne connaissaient généralement pas le combat avec chars.

Toutes ces unités ont été braves au feu, mais trop d’entre elles, par une méconnaissance qui ne leur était pas imputable, ont accumulé des retards, des pannes inadmissibles, une marche incertaine au combat, une lenteur, des imprécisions d’équipages insuffisamment entraînés.

Il eut fallu cependant d’excellents mécaniciens, d’excellents chefs de char, d’excellents tireurs, commandés par des officiers très au fait de leur métier.

Que d’énergies gâchées !

Combien de fois, au cours de ces journées, n’ai-je remâché avec indignation, cette phrase prophétique que le général Frère prononçait solennellement devant chaque promotion d’EOR au moment de leur conférer le galon de sous-lieutenant : « Si par votre faute, parce qu’il n’aura pas su tirer tout le rendement de son char, de son armement, de son emploi, un seul de vos hommes est tué, vous aurez été des assassins ».

La France, dans l’improvisation, faisant flèche de tout bois, avait mis sur pied, et enfin rassemblé, de grandes unités blindées. Il était trop tard. Elle pouvait faire son mea culpa et malheur aux responsables qui n’ont pas su ou pas voulu voir clair.

Le 28, la Division est donc, après avoir achevé son mouvement de nuit et venant de la région de Poix-Grandvilliers, rassemblée dans la zone d’Oisemont.

Le PC est à Mérélessart, les renforts en chars, en artillerie, en infanterie arrivent.

Sans attendre, le Général décide d’attaquer le soi-même à 17 h sur l’axe Limeux/Villers/Mont-de-Caubert.

Le 2e DLC exploitera sur sa gauche l’avance de la 4e DCR en direction de Cambron (ouest d’Abbeville)

J’ai encore dans les oreilles la phrase brève que j’entendrai souvent au cours des opérations : « Nérot, mettez-vous là, écrivez : Le colonel commandant décide, deux points… »

Là, c’était un rebord de fossé, une aile de voiture, une levée de terre.

L’ordre était toujours bref, net, conçu pour parvenir à temps aux exécutants.

J’accompagne l’attaque du centre, axe Limeux/Moulin-de-Limeux/Huchenneville.

44e bataillon de chars R 35, 2 bataillons du 22e Colonial, l’escadron de Cuirassiers (Somua).

J’étais à pied, j’ai donc bien vu l’engagement et le développement de cette attaque.

Les chars n’en finissent pas de se mettre en place, l’infanterie est stoppée par des tirs de mitrailleuses.

Voici d’ailleurs des notes succinctes prises sur le terrain et que j’ai retrouvé dans un carnet gardé par hasard :

  • 17h 30 : l’infanterie couronne les escarpements
  • 17h 45 : Limeux brûle derrière nous – devant nous violent tir d’artillerie
  • 18h 10 : Les 35 R sont sur la crête. J’encaisse 4 coups pas loin – toujours pas de SOMUA
  • 18h 15 : 2 R 35 brûlent près des escarpements
  • 18 h 30 : 5 B 1 bis en panne probablement arrêtés près de la grosse meule à gauche de la route. Quel rassemblement ! Pourquoi tous ensemble ? A voir.
  • 18h 45 : Violente contre batterie sur la batterie de Frucourt. La 44e continue à gauche de la route dont bien à sa place, mais trois sections n’ont pu déboucher à cause de lenteurs et erreurs de mise en place.
  • 19h 00 : Les antichars sont partout, nous causent beaucoup de mal en matériel. Nous en démolissons beaucoup aussi. Je vois des coups au but qui projettent tout en l’air.

Gros incendies sur les boqueteaux (nos ravitaillements d’essence probablement).

Pas de réaction violente sur Huppy.

Encore peu de pertes en hommes.

Quelques-uns de nos chars poussent jusqu’à Mareuil et Caubert, mais notre infanterie ne suit pas. Où est-elle ? Les unités que je vois à bout de fatigue et de nerfs se terrent à la moindre salve souvent tirée par les nôtres.

Une infanterie mordante serait derrière les blindés rapidement aux abords d’Abbeville.

Pratiquement, l’après-midi est perdu, pas d’exploitation.

Cependant, les Allemands contre-attaquent dans le bois de Villers contre la 4e BCP et contre les Coloniaux en direction de Moyenneville.

Le 10e Cuirassiers renforcé d’un bataillon du 7e RDP arrête l’ennemi. Bienfait est perdu puis, heureusement, repris.

Au soir, la ligne atteinte paraît fragile, les villages occupés en fin de journée sont fortement bombardés. Le Général se rend compte de la situation et vient au carrefour des Croisettes ; il fait convoquer les colonels des 10e et 3e Cuirassiers qui tiennent Bienfait, Mesnil-Trois-Fœtus, Moyenneville et c’est là que se passe la scène, brève, dépouillée, que j’ai quelquefois racontée tant elle m’a frappé.

Les colonels arrivent. Le Général, dès qu’il les aperçoit les stoppe à 10 mètres en les appelant successivement par leurs noms. Ils se mettent au garde à vous et attendent :

  • Colonel de Ham (10e Cuirassiers) ! vous êtes à Bienfait, vous tiendrez le village jusqu’à demain matin !
  • Colonel François (3e Cuirassiers) ! vous êtes à Mesnil-Trois-Fœtus, vous tiendrez le village jusqu’à demain matin !

Aucune autre parole, aucun serrement de mains, simplement la gravité de la mission brièvement exprimée.

Les réactions d’artillerie sont alors brutales sur les villages de la lige de feu, comme sur le carrefour des Croisettes où se tient le Général.

Nuit du 29 au 30 mai

Je la passe en partie au château de Huppy où s’est installé le PC de la Division.

Violent bombardement du parc du château qui cause des pertes dans les unités des services.

Les blessés sont conduits dans le grand salon du château, éclairé seulement de quelques bougies et j’aide avec mes ciseaux à ongles passés sous la flamme le docteur à opérer les malheureux. L’ambulance et son matériel, envoyée auprès d’une unité en ligne, n’a pu rejoindre le PC en fin de journée.

Dans la deuxième partie de la nuit, je vais en liaison après du 22e Colonial et prend part à une patrouille sur Villers-sur-Mareuil. Les bois semblent fourmiller d’Allemands.

Au matin, liaison avec la 4e BCP à Bienfait. La nuit a été dure mais le village est conservé.

Incontestablement, l’ennemi s’est renforcé et a repris du mordant.

Le 30 mai

A l’aube de cette journée, l’attaque reprend mais sur l’axe Moyenneville/Cambon, donc sur la gauche de la Division pour déborder le Mont-de-Caubert.

Le Général vient de bonne heure au carrefour des Croisettes. On lui annonce que le colonel commandant le 3e Cuirassiers vient d’être tué.

  • Qui le remplace ? demande-t-il sans autre commentaire.

On lui répond.

  • Bien ! dit-il.

Parole de chef qui n’est préoccupé que de sa mission, mission vers laquelle doivent converger tous les efforts pourvu qu’ils soient généreusement donnés.

Cette mission s’annonce difficile :

Nos moyens matériels ont fondu, 2 bataillons de chars ont pratiquement perdu la totalité de leurs appareils.

L’attaque a cependant repris et avance au début mais bientôt les armes antichars bien camouflées se révèlent sur les flancs du Mont-de-Caubert, des tirs sévères, tirs d’artillerie nous stoppent, puis ce sont de dures contre-attaques qui nous ramènent vers 20 heures sur notre base de départ à Bienfait et à Moyenneville. La nuit est très mouvementée pour tout le monde et l’on se bat partout.

Le 31 mai

Une réunion a lieu à 11 heures au PC du général anglais Fortune dont la grande unité renforcée d’éléments, artillerie surtout, que nous laissons sur place, relève la 4e DCR arrivée à la limite de son effort.

Ci-joint, en annexe, le compte rendu intégral de cette réunion à laquelle j’assistais, accompagnant le général de Gaulle.

La réunion est présidée par le général R. Altmeyer, commandant la 10e Armée.

Le lendemain

Le Général, laissant ce qui restait de la Division se rassembler dans la région de Marseille-en-Beauvaisis, partait avant l’aube sur Paris.

J’eus le privilège de l’accompagner.

Visite à M. Paul Reynaud, rue Saint-Dominique.

Visite au général Weygand (à Montry). Le commandant en chef félicita longuement très affectueusement et chaleureusement le général de Gaulle pour la conduite brillante des opérations qui lui avaient été confiées.

Mon rôle auprès du Général était terminé. Je rejoignais ma nouvelle affectation : 1ère Division cuirassée qui, entièrement consommée en Belgique, venait d’être reconstituée avec un certain nombre d’équipages de chars et d’éléments divers rescapés. Elle se rassemblait en forêt d’Hallatte, au nord de Senlis ; c’est avec elle que je continuais le combat.

Auparavant, le général Delestraint, commandant le groupement cuirassé, me demande de rédiger la trame de la citation qu’il avait décidé d’attribuer au général de Gaulle. Le général Delestraint reprit et compléta mon projet en termes excellents qui aboutirent au magnifique texte bien connu.

C’est là un souvenir qui m’est précieux.

Ainsi, la page était tournée.

Que n’aurions-nous pas fait dans les circonstances que je viens de relater avec une force cuirassée de métier ?

Mission tentante pour un chef entreprenant !

« Bousculer le flanc d’un adversaire fatigué par une avance trop rapide et qui n’a pas encore eu le temps, ni probablement la volonté, de réaliser de sérieux obstacles ».

Tant d’héroïsmes, tant de courages, tant de dévouements mais aussi trop d’incompétences involontaires dans l’emploi d’un matériel pourtant satisfaisant dans l’ensemble.

Une force cuirassée, dotée d’aviation et rompue à la manœuvre eut bousculé cet adversaire aventuré et permis de donner la main à l’Armée du Nord.

Mais ceci était du rêve que j’évoque encore la rage au cœur !

Enfin, j’ai eu sous les yeux, au combat, un chef, au combat, un chef exceptionnel celui qui ne s’embarrasse pas de phrases, de considérations sentimentales, voire seulement amicales, seulement et uniquement préoccupé du salut de la France dans l’exécution de sa mission.

J’aurai disparu, le Général n’aurait pas demandé « Comment ? » ? Il aurait, j’en suis sûr, seulement dit : « remplacez-le-moi » et c’eut été très bien. Tout encore une fois n’importe à la guerre que la poursuite de la mission.

Ce souci de commandement, du rôle du chef, apparaissait bien d’ailleurs à chaque fois que le Général venait visiter inopinément une partie de la ligne de feu.

  • « Qui commande ici ? », demandait-il.

Se faisant renseigner avec précision (rôle des officiers de liaison qui venait s’assurer personnellement des points acquis ou perdus), c’est lui qui décidait sans attendre.

Les unités ont toujours fait ce qu’elles pouvaient tant l’adhésion de chacun va, dans le danger, au chef qui sait ce qu’il veut et le montre.

Ce sont là des leçons qu’on n’oublie pas !

Cependant, pour être un te chef, il faut avoir beaucoup travaillé, beaucoup réfléchi, connaître admirablement son outil de guerre, avoir aussi l’esprit suffisamment souple et pragmatique pour, le cas échéant, s’adapter immédiatement, faire du neuf et de l’inédit, face à des circonstances imprévues.

Il faut aussi se faire « une certaine idée de la France ».

Annexe

Réunion le 31 mai à Saint-Maixant (11 heures) – Sud du carrefour des Croisettes

Le PC Fortune est dans une petite maison précédée d’un jardin à la moderne – larges dalles fendillées entre lesquelles pousse l’herbe – venant des Croisettes dans la rue à droite.

Général Altmeyer (Commandant la Xe Armée)

Général de Gaulle (capitaine Nérot, capitaine Canone)

Général Fortune

Général Berniquet

L’ordre suivant est dicté par le général Altmeyer lui-même assis au bureau et ayant autour de lui les officiers ci-dessus mentionnés.

J’en relate, ci-après, les termes et les commentaires :

  1. La position conquise de Cahon à Bray-les-Mareuil sera tenue sans esprit de recul (expression à la mode).

L’attaque sur Abbeville est suspendue jusqu’à nouvel ordre mais one fera le plus de mal possible à l’ennemi en particulier par des concentrations massives d’artillerie qui le maintiendront dans l’hypothèse d’une nouvelle attaque de votre part.

Je vous demande de ne pas m’interrompre sauf si je disais quelque chose d’absolument inexact.

  1. Le général Fortune prend le commandement.
  2. Du Fort Cahon – Camp de César (S.E de Bray-les-Mareuil) le 31 mai à 12 h.
  3. Du front Cahon-Saint-Valery le 1er juin à 8 h.
  • Le général Fortune disposera, jusqu’à nouvel ordre, dans la région SO d’Abbeville, en renforcement de ses forces, des troupes énumérées ci-après, actuellement engagées dans la bataille du Mont de Caubert.
  • Infanterie : le 1er bataillon de DP (Commandant de Torquat), du 7e RDP jusqu’au 2 juin au soir.

Le 22e RIC (Colonel Le Tacon) jusqu’au 1 soir en ligne et au 2 soir en réserve.

  • Artillerie : L’AD de la 4e DCR (2 groupes de 75)

Le groupe de 105 de l’AD de la 2e DL

Soit 4 groupes

  1. Tous les passages de la Bresles, Sénarpont inclus, seront tenus par des armes antichars protégés et défendant des barricades très solides.
  2. La 5e DL laissera momentanément à la disposition du général Fortune une compagnie de Génie (blancs d’eau…) et une batterie de 47 AC maintenus obligatoirement sur la Bresles.

Tous les éléments de la 4e DCR non mentionnés ci-dessus seront regroupés vers Marseille-en-Beauvaisis.

  1. Le général Berniquet et le général de Gaulle restent à la disposition du général Fortune jusqu’à ce soir 18 h. pour tous les passages de commandement.
  • Le QG de la Xe Armée fonctionnera

Un PC avancé de l’Armée restera organisé à Crèvecœur où le Général commandant l’Armée se portera à l’occasion.

Suite au point IV, le capitaine Salesse Lavergne (éléments motorisés du GRD I/27 restera à la disposition du général Fortune jusqu’au 1er juin matin.

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