ANNE DE GAULLE À L’ÉCRAN

par Anne de Laroullière

 

Avril-Mai 1940, la France est débordée par l’armée allemande, le gouvernement de Paul Reynaud hésite, Charles de Gaulle décide de continuer le combat.

Nous connaissons tous la grande histoire, mais personne n’avait mis en parallèle celle de la famille du général à titre temporaire. Ma Grand-mère et ses enfants fuyant l’avancée allemande pendant que son mari tente de convaincre les Anglais de l’aider à sauver la France.

Nous ressentons l’angoisse de mon grand-père sans nouvelles de sa famille, l’amour qui les unit, l’humanité du statufié.

Nous découvrons l’attachement qui les lie à leur fille Anne trisomique. Nous partageons leur désarroi lors du diagnostic du médecin, l’angoisse de l’avenir, la culpabilité qu’Yvonne de Gaulle ressent. Enfin, son refus de l’abandonner à l’asile, qui la conduira à la création de la Fondation de Gaulle en 1945 pour des jeunes femmes handicapées, « sans ressources et dont les familles ont été éprouvées par la guerre » qui deviendra, à la mort de ma tante Anne, la Fondation « Anne de Gaulle »

Ce film lui rend son vrai visage, une femme courageuse et déterminée loin de la « tante Yvonne » des années 60.

Gabriel Le Bomin a réussi une prouesse : arriver à montrer l’homme derrière le commandeur, le mari derrière le chef de la France Libre, le père derrière « l’homme qui a dit non » sans déroger à l’Histoire.

Défi insensé que de laisser le héros sur son piédestal tout en le mettant à notre hauteur !

A l’époque des « super-héros » « de Gaulle » montre que la volonté et le courage d’un seul peuvent tout changer, qu’il faut être acteur et non spectateur, regarder devant et non derrière, en un mot croire en l’homme !

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