De Gaulle en caricatures

 

Les caricatures touchant au général de Gaulle, à ses idées et à sa politique sont nombreuses durant l’ensemble de sa carrière.

Du « Général Micro »… 

Dès le début des années 40, Charles de Gaulle est caricaturé par la presse collaborationniste. Inconnu de la majorité des Français, c’est l’homme de l’Appel du 18 Juin que la propagande officielle cherche à discréditer en le présentant comme un bradeur d’empire isolé et à la solde des Anglais. Les dessinateurs ne s’entendent ni sur sa physionomie, ni sur son grade. Le micro est un élément central des caricatures, tout comme la présence à ses côtés de Juifs puis à partir de 1943 des communistes, tous ennemis désignés du régime de Vichy.
Au début de la guerre froide, la presse communiste antigaulliste donne au contraire au général de Gaulle une image de bourgeois capitaliste réactionnaire voire fascisé.
A son retour au pouvoir en 1958, les dessinateurs de presse associent De Gaulle et Marianne : certains rendant hommage au père des nouvelles institutions républicaines, d’autres dénonçant les attaques contre une Marianne rebelle infantilisée.

… au « monarque républicain »

Parmi les thèmes récurrents entre 1958 et 1969, on retrouve dans de nombreux dessins, la dénonciation du caractère autoritaire du régime. De Gaulle est comparé à d’autres personnages historiques tels Louis XIV ou Napoléon. Les caricaturistes le présentent à plusieurs reprises comme un souverain absolu et tourne son image en ridicule (à l’exemple de Moisan en 1960 dans un dessin intitulé « La Cour »). La politique étrangère du Général fait également l’objet de critiques en France et à l’étranger : de nombreux dessins stigmatise ses positions sur l’Europe ou sur le nucléaire. Le rapprochement franco-allemand donne l’occasion à certaines outrances.
Dans les années 60, les dessins hostiles au pouvoir sont parfois d’une violence exceptionnelle. Ainsi, de nouvelles publications comme Hara-Kiri ou Siné-Massacre entendent rompre avec une France jugée rétrograde et briser tous les tabous. Les jeunes caricaturistes usent d’un humour corrosif : l’armée, la police, le clergé sont ainsi attaqués de manière la plus virulente. La Une la plus connue d’Hara-Kiri sera la dernière avant l’interdiction du journal : à la mort du général de Gaulle, le titre « Bal tragique à Colombey- 1 mort » met en parallèle le décès de général de Gaulle et la mort accidentelle de 125 personnes dans un dancing de Saint-Laurent-du Pont.

La légende gaullienne à travers les dessins de presse

Le général de Gaulle est ainsi devenu un des sujets principaux de caricaturistes, qui ont contribué à relayer ses nombreuses interventions médiatiques. Il devient sous leurs plumes un symbole de l’identité française et personnifie le pouvoir. A sa mort, les éléments qui lui sont associés (Croix de Lorraine, DS noire, képi) deviennent indissociables de la légende gaullienne. La postérité des nombreux dessins de presse représentant le général de Gaulle illustre l’importance de son action et sa place au sein de l’histoire de France.

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