1943 : la libération de la Corse (10)

9 septembre 1943 : l’insurrection

Dès le 15 juin 1943, le général Giraud a obtenu du commandant en chef américain, le général Eisenhower, le principe d’une intervention des forces françaises en Corse. Un plan ambitieux, mobilisant des moyens aériens et maritimes, a même été mis au point par le général Juin.

Le 6 septembre, Arthur Giovoni arrive à Alger pour faire part au général Giraud de l’impatience des résistants. Le 9 septembre, à l’annonce de l’armistice entre l’Italie et les Alliés, le moment semble être venu de chasser les occupants : les patriotes corses se soulèvent.

Mais la situation des résistants insurgés devient vite très périlleuse. Une version simplifiée et improvisée du plan Juin est alors mise en oeuvre sous le nom d’opération « Vésuve ».

Ce plan prévoit l’envoi de troupes de l’armée française à partir des rares unités disponibles de la marine française. Les premiers à accoster à Ajaccio sont 109 hommes du 1er Bataillon parachutiste de Choc, le 13 septembre. Ils ont voyagé à bord du sous-marin Casabianca.

Le port d’Ajaccio est contrôlé par la Résistance et la population fait aux troupes françaises un accueil enthousiaste. La Marseillaise, l’Ajaccienne et la Sampiera sont entonnées.

Au total, ce sont 6500 hommes qui sont ainsi envoyés en renfort en Corse pour soutenir les résistants locaux. Ceux-ci tiennent plusieurs passages entre les deux versants de l’ile. Ils sont encore seuls face aux Allemands et sont engagés dans la bataille de Lévie, entre Ajaccio et la plaine orientale.

Le général de Gaulle, bien que co-président du comité français de libération nationale, n’est informé de la situation en Corse que le 9 septembre 1943. Il reproche vivement à Giraud d’avoir caché ses projets aux membres du comité et d’avoir donné un rôle prépondérant à la résistance communiste. Mais il admet la nécessité d’envoyer de toute urgence des secours aux patriotes

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