1943 : la libération de la Corse (2)

Vichy, un régime né de la défaite

L’armistice signé à Rome le 24 juin 1940 stipule que l’occupation militaire italienne se résume aux territoires conquis par les armes. La Corse n’est donc pas concernée. Jusqu’en novembre 1942, l’Île reste à l’écart des principaux théâtres de guerre.

 

 

Une délégation militaire italienne s’installe à Ajaccio pour veiller à la démilitarisation des installations portuaires et des aéroports. Le 22 juillet 1940, le bonapartiste  Eugène Macchini organise, aux cris de « Vive l’Angleterre, à bas l’Italie », une manifestation hostile à cette délégation.

 

 

Le sort de la Corse se confond alors avec celui de l’ensemble de la zone « sud », qui n’est pas occupée. Le 10 juillet 1940, les sénateurs et les députés réunis en Congrès ont donné tout pouvoir au maréchal Pétain pour promulguer « une nouvelle constitution de l’Etat français ».

 

Seuls 80 parlementaires, dont le sénateur Paul Giacobbi, ont voté « non ». César Campinchi, hostile aux armistices conclus avec l’Allemagne et l’Italie, ne peut prendre part au scrutin, car il a gagné le Maroc.

A partir de l’été 1940, le pouvoir incarné par le maréchal Pétain met en place une série de mesures liberticides, bien au-delà des exigences et des pressions exercées par l’Ennemi. Un statut des Juifs est ainsi promulgué, cependant que les Juifs étrangers sont internés dans des camps qui deviendront des antichambres de la Shoah. Les sociétés secrètes sont dissoutes et les Francs-maçons exclus de la fonction publique. Des juridictions spéciales sont créées, qui visent à attribuer au Front populaire et à la République l’entière responsabilité de la défaite. Enfin, le général de Gaulle est condamné à mort  et ceux qui le suivent sont déchus de leur nationalité française…

Dès juin 1940, les premiers actes de résistance sont inspirés par le refus de la défaite et de la violation des principes républicains.

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