Le jeudi 22 février 2018, la Fondation Charles de Gaulle a accueilli Madame Geneviève Darrieussecq, Secrétaire d’État auprès de la Ministre des Armées.

Dans la continuité des échanges initiés avec  Madame Darrieussecq le 9 novembre dernier à Colombey-les-Deux-Églises, cette visite avait pour but de présenter les activités de la Fondation Charles de Gaulle susceptibles d’apporter leur contribution à l’action du Ministère des Armées, en particulier sur le sujet de l’Éducation citoyenne. Quatre domaines ont été évoqués : la réflexion de Défense et de sécurité, l’action vers la jeunesse, l’œuvre de Mémoire et le rayonnement international.

La Directrice des patrimoines, de la mémoire et des archives (DPMA), Madame le Contrôleur général des Armées Myriam Achary et le Directeur de l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD), Monsieur le Contrôleur général des Armées Christophe Jacquot, étaient associés à cet évènement qui a été l’occasion de signer deux conventions cadres avec la DPMA et l’ECPAD pour le développement de sujets concrets au profit des lycéens et collégiens.

À l’échelle du Ministère, ces nouveaux partenariats sont complétés par de coopérations de terrain avec deux unités militaires, notamment le 3e Régiment d’Hélicoptères de Combat et le porte-avions Charles de Gaulle. Les collectivités locales, le Ministère de l’Éducation nationale et son organisme de production multimédia, Canopé, le Musée de l’Armée des Invalides, le Mémorial de Colombey-les-Deux-Églises sont naturellement associés à cette démarche.

Discours de Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de la Ministre des Armées

Monsieur Jacques Godfrain, ancien ministre, Président de la Fondation Charles de Gaulle, Madame la Directrice du Patrimoine, de la Mémoire et des Archives, Monsieur le Directeur de l’Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense, Monsieur le Directeur de la Fondation, Amiral, Monsieur le Secrétaire Général de la Fondation, Mesdames et Messieurs,   Je porte en très haute estime votre Fondation et c’est un réel plaisir d’être, aujourd’hui, dans ce lieu chargé d’histoire. Merci à tous de votre accueil. Effectivement, monsieur le Président, l’intitulé du ministère des Armées est celui voulu par le général de Gaulle en 1958. C’est une volonté du président de la République. Vous évoquiez Pierre Messmer, c’est un honneur de suivre quelques-uns de ses pas. Je connais l’importance de ce grand soldat, de ce grand Français libre, de ce grand ministre pour votre Fondation. M. le Président, M. Fogacci, je vous remercie pour cette visite instructive. Elle me permet de compléter ma vision globale et chronologique des « bureaux gaulliens » : après le bureau personnel de Charles de Gaulle à la Boisserie, après le bureau de l’Hôtel de Brienne, celui des heures sombres de juin 1940 et du chef de gouvernement provisoire, voici aujourd’hui le bureau de la rue de Solférino celui du RPF, de la « traversée du désert » et du retour au pouvoir. Pour achever cette chronologie, il m’en manque un. Je vous laisse deviner lequel… Par mes fonctions, je croise très souvent la mémoire du Général de Gaulle. Je suis frappée de constater son omniprésence. Je garde évidemment un souvenir marquant de ma visite en votre compagnie à Colombey-les-deux-Eglises, le 9 novembre dernier à l’occasion du 47ème anniversaire de son décès. Le moment de recueillement sur sa tombe en reste le moment fort. Avec votre Fondation, c’est le lieu par excellence de la mémoire gaullienne. Que ce soit en déplacement, lors des commémorations, lors de mes rencontres, dans les lieux de la République, cette mémoire je la rencontre presque quotidiennement. Même à Verdun, où j’étais hier pour l’inhumation de trois de nos poilus, son souvenir est présent, celui du capitaine de 1916 et celui de l’artisan de la réconciliation franco- allemande. Cette réconciliation franco-allemande sera célébrée cette année, bien-sûr au moment du centenaire du 11 novembre. Mais aussi, en commémorant la première rencontre De Gaulle – Adenauer de septembre 1958. C’est justement pour ce genre d’évènement que nous travaillons main dans la main. Vous me permettrez, Monsieur le Président, de reprendre votre expression, le ministère des Armées est effectivement un « partenaire privilégié, proche et solide » de votre Fondation. Je compte bien qu’il le demeure. C’est dans un esprit de validation du travail commun déjà accompli et de dynamique de projets futurs que nous signons cette Convention-cadre de partenariat aujourd’hui. Elle réaffirme que le ministère des Armées vous soutient et vous accompagnera dans votre ambition de transmettre et d’animer la mémoire de l’Homme du 18 juin, celle du Premier des Résistants, celle du Fondateur de nos institutions, celle tout simplement d’un des plus grands Français du siècle précédent et de notre histoire. La Direction du Patrimoine, de la Mémoire et des Archives sera ainsi à vos côtés pour coordonner les actions mémorielles, pour agir auprès des plus jeunes, pour innover dans vos outils de communication, pour faire acte de pédagogie et bien-sûr pour contribuer à l’organisation de colloques, conférences et séminaires. Vous pouvez compter également sur le soutien de l’ECPAD qui contribuera à la diffusion de vos travaux et actions. La mémoire gaullienne est une mémoire vivante. Elle passe donc aussi par l’image. Je pense par exemple, ici, au beau site de l’INA consacré aux « paroles publiques » du Général. Le tourisme de mémoire a pris de l’ampleur. Il existe chez les Français un appétit de mémoire, un besoin d’histoire et de racines. C’est dans ce cadre que je suis très attachée à l’entretien, à la promotion et au rayonnement des lieux de mémoire gaullienne. Le cœur de ma mission est le lien armées-nation. J’ai donc une attention toute particulière sur les politiques menées en direction de la jeunesse. Je salue votre action quotidienne. Vous recevez des classes, vous intervenez dans des établissements, vous êtes un acteur incontournable du Concours National de la Résistance. Ensemble nous renforcerons ce rôle, ensemble nous irons plus loin dans le lien armées-jeunesse. Nous savons tous à quel point nous devons porter haut la valeur de l’engagement. C’est tout le sens de mon action. Cette année, nous nous retrouverons régulièrement. Je pense aux commémorations du 18 juin, au soixantième anniversaire du retour au pouvoir du Général et à celui de la Ve République. Vous l’avez dit, Monsieur le Président, le cinquantième anniversaire de la mort du Général conjugué au quatre-vingtième anniversaire de l’Appel du 18 juin fera de 2020 une année éminemment gaullienne. A l’image des précédents anniversaires, je ne doute qu’il y aura un grand intérêt de nos compatriotes. Nous serons à vos côtés pour l’organisation et la promotion de ces événements. Votre Fondation et le ministère des Armées concourent ensemble à l’entretien des mémoires, à la construction de l’histoire et évidemment à sa transmission aux plus jeunes générations. En tirant des leçons du passé nous bâtissons un avenir meilleur, et à l’exemple du Général nous contribuons ensemble à une « source d’ardeurs nouvelles ». Je vous remercie.

Allocution du président Jacques Godfrain

Madame la Secrétaire d’État aux Armées,

Je suis particulièrement honoré d’accueillir en ces lieux qui furent ceux dans lesquels le général de Gaulle travailla pendant les années précédant son retour au pouvoir, une haute représentante de l’État dont l’intitulé du portefeuille de compétence est précisément celui que le Général avait voulu et créé pour Pierre Messmer. Vous êtes secrétaire d’État aux Armées et non pas à la Défense, ce qui laisse augurer  d’un certain retour à la vision gaullienne du fonctionnement de nos institutions. Défense ou Armées, votre Ministère est de longue date un partenaire privilégié, proche et solide pour la Fondation. Je n’ai pas besoin de rappeler les nombreuses réalisations communes que nous avons menées à bien. Je me bornerai à évoquer la plus récente, le séminaire « De Gaulle et la Défense de la France, d’hier à aujourd’hui », dont l’exploitation est en voie d’achèvement puisque, avec l’aide la DPMA, grâce à Madame le Contrôleur général Achary, nous en publierons bientôt  les actes exhaustifs qui complèteront le petit ouvrage de synthèse que vous connaissez. Grâce également au soutien de l’ECPAD, dirigé par le Contrôleur général Jacquot, nous serons bientôt en mesure de publier des comptes rendus vidéo élaborés par de jeunes étudiants sous notre direction à destination d’un public plus large, qui pourrait être, notamment, celui des JAPD. Nous sommes réunis, aujourd’hui, pour sceller ce partenariat par la signature de conventions qui rendent justice au travail accompli en commun et annoncent également nos projets futurs. Ces projets se déploient dans plusieurs directions. La première est bien sûr celle de la jeunesse : c’est avant tout chez les jeunes que De Gaulle doit être « source d’ardeurs nouvelles. Nous y travaillons en étant régulièrement présents dans les collèges et lycées  où nous proposons  une réflexion sur la thématique de l’engagement. Nos partenariats privilégiés avec le 3e RHC et le porte-avions Charles de Gaulle nous permettent de faire dialoguer les élèves avec des hommes et des femmes  qui, au seuil  de l’adolescence, ont fait le choix de consacrer leur vie à la défense de notre pays. L’héritage du Général est ainsi un moyen privilégié de faire vivre le lien entre la France et son armée. C’est aussi le cas dans le domaine de la recherche et de la réflexion prospective : que reste-t-il des fondamentaux gaulliens dans notre modèle et notre politique de Défense, quelle articulation entre ce modèle de Défense et la capacité de notre pays à rayonner ? Il s’agit là d’autant de questions que nous aborderons bientôt en collaboration avec votre Ministère dans le cadre de notre prochain séminaire. Nous porterons ensemble le message gaullien à l’étranger, avec l’Institut Charles de Gaulle-Liban et la mise en place d’une chaire Charles de Gaulle dans la première école de commerce d’Asie à Shanghai : le modèle militaire français, la méthodologie d’appréciation et de décision, l’art du leadership sont autant de domaines dans lesquels le savoir-faire et l’expérience des militaires français nourrissent notre capacité à parler de notre pays à d’autres cultures. Enfin et surtout, se profile pour 2020 une dense année de commémorations nationales. Il y a dix ans, la Fondation et la DPMA avaient piloté de concert les célébrations du 70e anniversaire de l’Appel du 18 juin avec le succès que l’on sait. En 2020, pour le 80e anniversaire, nous espérons vivement pouvoir reformer ce partenariat complémentaire et efficace, alors que les projets fourmillent déjà. Il me reste, Madame la Secrétaire d’État, à vous redire l’honneur et le plaisir qui sont les nôtres aujourd’hui. De nombreux contacts ont déjà été noués entre nos équipes respectives sur l’ensemble de ces projets : je forme le vœu, qu’avec  votre présence en ces lieux, l’essai soit transformé.

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