Alors que la France commémore ce jeudi 6 juin 2019 le 75e anniversaire du débarquement allié de Normandie, la Ville de Bayeux a rendu hommage au général Dwight D. Eisenhower et au général Charles de Gaulle le 5 juin 2019 ! C’est dans l’une des premières villes libérées de la France métropolitaine que la Mairie de Bayeux, la fondation américaine The First Alliance, le Dwight D. Eisenhower Presidential Library (Kansas, État-Unis) et la Fondation Charles de Gaulle ont inauguré l’exposition « Eisenhower – De Gaulle : de l’Amitié à l’Alliance dans la Guerre et dans la Paix » à cette occasion, en présence de Madame Susan Eisenhower, petite-fille du général américain.

L’exposition est désormais ouverte aux visiteurs à Bayeux !

« Eisenhower – De Gaulle : de l’Amitié à l’Alliance dans la Guerre et dans la Paix »

Né à quelques semaines d’intervalles, tout deux généraux, figures de la libération et enfin présidents de leurs pays respectifs, comment ne pas faire le parallèle entre le destin de Dwight D. Eisenhower et celui de Charles de Gaulle ?

Cette similitude résonne comme un symbole fort au moment des commémorations du 75e anniversaire du débarquement. Le 7 juin 1944, Bayeux fut l’une des premières villes de France être libérée suite à l’opération Overlord dont le commandant en chef n’était autre que le général Eisenhower. La ville est donc en quelque sorte la première étape sur le chemin de la libération de la France et de l’Europe. Mais l’histoire ne s’arrête pas là car le 14 juin le général de Gaulle vint y faire un coup de maître en s’imposant comme la seule autorité légitime sur le territoire français et donc comme le véritable interlocuteur pour défendre les intérêts français devant Eisenhower. Mais au delà de leur rôle dans la guerre c’est une véritable amitié qui lie à jamais les deux grands hommes.

C’est cette amitié qui a été mise en avant hier par Madame Susan Eisenhower lors d’une allocution où elle a pu partager ses souvenirs de jeunesse. La petite-fille du général américain était associé aux autorités civiles et militaires présentes pour ces doubles commémorations et l’inauguration de l’exposition « Eisenhower – De Gaulle : de l’Amitié à l’Alliance dans la Guerre et dans la Paix ». À l’occasion de cette exposition, la Fondation Charles de Gaulle, représentée par son président d’honneur Jacques Godfrain, s’est associée à la fondation américaine The First Alliance présidée par Carole Brookins pour rappeler à travers de Gaulle et Eisenhower l’importance des liants unissant les deux pays.

Discours du général de Gaulle, le 6 juin 1944 (archives INA Paroles publiques – Fresques interactives – Ina)

Cette date du 6 juin 1944 restera dans les mémoires comme celle de l’une des plus importantes opérations militaires de l’histoire. Plus de 150 000 soldats principalement américains, britanniques et canadiens ont débarqué sur le sol normand ouvrant la voie à la libération du pays et précipitant la chute du régime nazi. 75 ans plus tard les différents pays impliqués dans les opérations saluent ensemble le combat de leurs héros dans la lutte pour défendre la liberté. Après les cérémonies du 5 juin à Porsmouth c’est aujourd’hui sur le sol français que seront reçue les nombreux chefs d’états d’état présents.

Si les opérations ont avant tout été menée par les anglo saxons il ne faut pas occulter le rôle des forces françaises libres lors de l’opération Overlord. 3 000 français que ce soit au sol et dans les airs ont contribué aux débuts de la libération, parmi lesquelles on trouve le célèbre commando Kieffer composé de 177 hommes qui s’emparent du casino de Ouistream situé sur Sword Beach.

Cependant si les français sont présents le général de Gaulle a été soigneusement écarté des préparatifs militaires, Churchill ne le prévient que le 4 juin de l’imminence des opérations en France. Toutefois le général s’exprimera tout de même à la radio au sujet du débarquement une fois celui-ci lancé. De plus malgré la création le 3 juin à Alger du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) présidé par de Gaulle les alliés envisagent d’intégrer la France à l’AMGOT (Allied Military Government of Occupied Territories) soit un gouvernement militaire d’occupation. Les relations houleuses entre de Gaulle et les américains menacent sa légitimité et par conséquent la défense de la souveraineté de la France.

Mais le général n’est pas homme qui se laisse faire et va réagir rapidement. Le 14 juin il embarque sur La Combattante, un batiment de la France Libre et débarque sur la plage de de Courseulles-sur-Mer, 4 ans après avoir quitté le pays. Il se rend alors à Bayeux où il prononce un discours, les français découvre enfin l’imposante stature de celui qui compte incarner la France et l’accueillent triomphalement. Ce soutien servira ses fins et en quelques jours il parvient avec poigne à établir l’autorité du Gouvernement provisoire en métropole imposant aux américains le respect de la souveraineté française. La France vaincue de 1940 passe définitivement dans le camp des vainqueurs de 1944.

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