La Fondation Charles de Gaulle a participé à l’édition 2019 des Rendez-vous de l’Histoire de Blois, dont le thème était l’Italie.

Forte d’une collaboration avec la Fondation Magna Carta de Rome, ayant donné lieu à l’organisation de trois journées d’études depuis 2015 (sur le réformisme constitutionnel, les réformes territoriales et l’avenir des partis politiques), la Fondation a invité Christine Vodovar, ricercatore à la LUISS-Guido Carli, à débattre avec Arnaud Teyssier, président du conseil scientifique, autour de la notion d’Etat résilient en France et en Italie le samedi 12 octobre 2019 (conférence : « La main invisible de l’État ? La notion d’État résilient en France et en Italie »).

Le concept d’État résilient, qui peut semblait abstrait, permettait en effet une véritable approche comparative de la construction de l’État en France et en Italie sur le long terme, tout en replaçant la Ve République comme un moment charnière. Plusieurs thématiques ont été abordées. D’abord, celle du décalage, commun entre les deux pays, entre la mise en place d’une Constitution administrative (Napoléon en France, Cavour en Italie) et la stabilisation de la Constitution politique. Ensuite, la nature du lien entre pouvoir politique et administration, l’avènement de la Ve République constituant à cet égard un moment de réarticulation : la stabilisation du pouvoir politique et la définition d’une vision permet de mettre l’administration en ordre de marche et de mobiliser pleinement ses compétences. Ce modèle reste une référence présente dans le débat institutionnel italien. Enfin, la notion de résilience a donné lieu à un débat sur la notion de « contre-pouvoir administratif », très pertinente pour comprendre les récentes expériences gouvernementales en Italie : le temps long de l’administration n’est pas celui, bien plus réduit, du politique, mais la décision publique s’articule nécessairement dans ce dialogue entre les deux.

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