LA PHOTO ET LA VIDÉO COMMENTÉES DE LA SEMAINE

par Philippe Goulliaud,
Journaliste

La balle au général, le 21 mai 1967 au Parc des Princes, lors de la finale opposant Lyon à Sochaux (3-1), marquant le cinquantenaire de la Coupe.

Quand de Gaulle relance le match : le général de Gaulle assiste à la coupe de France de football en 1967 

Le général de Gaulle n’était pas à proprement parler un sportif et on imagine mal, à l’époque, le premier président de la Ve République en tenue de jogging ou en maillot de football. Mais il savait la place que le sport occupait dans la vie des Français ainsi que son pouvoir fédérateur, en un temps où les enjeux financiers n’avaient pas encore l’importance qu’ils ont aujourd’hui. De Gaulle appréciait également l’état d’esprit des champions, leur sens de l’effort, leur capacité à se dépasser pour la victoire.

Le 21 mai 1967, respectant une tradition ancienne, le chef de l’État assiste, au Parc des Princes à Paris, à la finale de la Coupe de France de football, avec à ses côtés le Premier ministre du Québec, Daniel Johnson. C’est la troisième et dernière fois que de Gaulle préside une telle finale qui oppose, cette année-là, l’Olympique lyonnais au Football Club de Sochaux.

Vers la fin du match, le Lyonnais Hector Maison dégage avec force le ballon pour trouver une touche. La balle atterrit dans la tribune présidentielle, et plus précisément aux pieds du Général. Faisant preuve d’une belle réactivité, le président renvoie le ballon aux joueurs, déclenchant les rires admiratifs du public. « Je dois vraiment tout faire moi-même dans ce pays », s’amusera Charles de Gaulle, pas fâché sans doute d’avoir pu afficher sa vitalité.

Interrogé en 2017 par le journal So Foot, Hector Maison se souvient de cette passe historique. « En conférence de presse d’après-match, j’ai déclaré que j’avais joué avec le général de Gaulle, que je l’avais cherché et que je lui avais donné la balle ! Mais la réalité est tout autre, je voulais simplement gagner du temps et le ballon est tombé sur les genoux du général, qui s’est levé et qui a renvoyé la balle. Et tout le stade s’est mis à crier », raconte-t-il.

Pour cet Argentin naturalisé Français, serrer la main à de Gaulle a été « un grand honneur ». « Il avait une main immense ! C’était vraiment impressionnant. »

Au terme du match, qui voit la victoire de Lyon sur un score de 3 à 1, c’est le président qui remet la Coupe aux nouveaux champions. Oubliant le protocole, il embrasse chaleureusement le capitaine lyonnais Fleury Di Nallo et, dans un souci d’égalité, donne également l’accolade au capitaine sochalien Claude Quittet. Une finale d’anthologie grâce au général de Gaulle.

Philippe Goulliaud

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