L’Appel, juin 1980

Jacques Chaban-Delmas

18 juin 1940-18 juin 1980

La donne a changé, l’enjeu reste le même, comme toujours. Car, en définitive et toujours, l’interrogation est la même, unique et éternelle comme la réponse qu’elle requiert depuis que le front de l’homme a été marqué du signe céleste.

Et aujourd’hui comme en juin 1940, le chemin du salut est escarpé. Il passe par le refus de l’apparente logique de la force comme par le refus de la faiblesse et de tout ce qui pourrait signifier l’abaissement de la France et, partant, celui de l’homme, qui résulterait de la rupture du « pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du Monde ».

Mais l’appel du 18 juin, c’est aussi l’appel permanent à la France pour son unité, et au rassemblement des Français dans une société réconciliée et fraternelle qui offre à tous un contenu concret à l’idéal de fraternité humaine qui traduit l’universalité de notre génie national.

Le message du 18 juin, c’est enfin de savoir qu’il n’y a pas de fatalité devant laquelle se résigner. Pas plus qu’il n’y avait de fatalité de la défaite de 1940, il n’y a aujourd’hui de fatalité de la guerre, non plus qu’il n’y a de fatalité de la crise économique et du chômage.

Il n’y a pas de fatalité qui atteigne les hommes debout, la mort mise à part.

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