Grandeur et petitesse
Créée en 1945 par le Général et Madame de Gaulle, la Fondation de Gaulle qui deviendra Fondation Anne de Gaulle en 1948 en hommage à leur fille Anne trisomique, fut une des premières institutions prenant en charge les personnes handicapées. Elle connaît actuellement un nouvel essor. Son président Jean Vendroux, petit neveu du Général et Madame de Gaulle et sa Vice-Présidente Anne de Laroullière petite-fille du Général et Madame de Gaulle nous en parlent :
Quelle est l’histoire de la Fondation Anne de Gaulle ?
En 1928, à l’époque de la naissance d’Anne de Gaulle, troisième enfant du couple, la prise en charge des enfants handicapés mentaux est hospitalière, asilaire. Charles et Yvonne de Gaulle refusent de l’abandonner à cet environnement comme cela le leur est proposé et décident de la garder avec eux. Cet acte pose les prémisses de la création par Mme de Gaulle, en 1945, d’un foyer pour accueillir de jeunes femmes « inadaptées », leur offrant un accompagnement éducatif bienveillant visant à développer leur autonomie et les faire grandir. C’est une démarche totalement innovante à l’époque. Notre établissement historique est donc le foyer de Vertcoeur, en vallée de Chevreuse (Yvelines).
Quel est la spécificité de la Fondation, son approche ?
Nous proposons un accompagnement basé sur des valeurs d’inspiration chrétienne qui sont avant tout des valeurs universelles : le respect de la personne accueillie dans sa globalité, l’écoute attentive, la bienveillance, la compassion. Les foyers proposent aux résidants accueillis, avec l’accord de leurs familles, un accompagnement spirituel. La Fondation, dans toute la mesure du possible, s’efforce de maintenir ses résidents dans ses établissements jusqu’à la fin de leur vie. C’est un enjeu majeur à notre époque que nous détaillons plus bas.
Quels sont vos projets aujourd’hui ?
Notre Fondation est restée longtemps discrète. Aujourd’hui, en dépit de la baisse des financements publics et du nombre d’appels à projet, nous faisons le choix de nous développer dans plusieurs directions : l’habitat inclusif qui offre aux personnes déficientes intellectuelles la possibilité de rester le plus longtemps possible chez elles, dans la cité, en étant des citoyens à part entière. Nous avons ainsi ouvert un domicile groupé accompagné en Bretagne ; nous agrandissons un habitat inclusif à Versailles… Cette offre répond aux désirs des personnes handicapées elles-mêmes et de leurs familles.
Nous avons également un très gros projet de développement dans les Yvelines, avec la création d’ici deux trois ans, d’une plateforme de 100 places comprenant notamment une unité dédiée à l’accompagnement des personnes handicapées vieillissantes, qui est un défi aujourd’hui avec l’augmentation de l’espérance de vie des personnes accueillies et la principale source d’inquiétude des familles : Que va devenir mon parent quand je ne serai plus là ? Il y aura 25 à 30 places dans cette unité.
Nous réfléchissons également à des propositions visant à mettre les formidables progrès scientifiques, en particulier dans le champ du numérique, au service des plus fragiles et des plus vulnérables, tout en gardant l’humain au centre de nos préoccupations. L’innovation doit profiter à tous dans le respect de chacun ; c’est une préoccupation majeure aujourd’hui pour notre Fondation.