DE GAULLE, L’HOMME DU SIÈCLE

Éditions du Cerf
Prix : 24 euros
Sortie en librairie : 10 septembre 2020

Géant de l’Histoire, Charles de Gaulle domine son siècle de sa stature. Les Éditions du Cerf ont tenu à s’associer à la célébration du 50e anniversaire de sa mort et au 80e anniversaire de l’Appel du 18 Juin. Cet hommage prend la forme d’un ouvrage collectif paru sous le titre De Gaulle, L’homme du siècle.

Publié, sous la direction du professeur Jean-Paul Bled, 25 contributions signées des meilleurs spécialistes mettent en lumière les divers aspects de son œuvre au service de la France.

L’ouvrage est lancé par l’avant-propos d’Hervé Gaymard sous le titre « L’ombre portée » qui le met en perspective. Olivier Germain-Thomas commence par analyser cette « certaine idée de la France » d’où toute la geste gaullienne procède. Trois textes s’intéressent ensuite au regard de Charles de Gaulle sur les grands moments de notre histoire nationale. Philippe Delorme s’interroge sur la place de la Monarchie dans sa réflexion. David Chanteranne continue cette étude avec la figure de Napoléon. Pour terminer, Eric Anceau examine l’influence de l’histoire plus récente, celle du XIXe siècle sur la formation du futur Général.

Frédéric Fogacci passe ensuite en revue les sources de la pensée gaullienne, parmi lesquelles de nombreux écrivains de Chateaubriand à Péguy. Comme Philippe de Saint-Robert le rappelle, Charles de Gaulle, grand lecteur, est aussi un maître de la langue française. Il le démontre dès son premier livre La Discorde chez l’ennemi et le confirme jusqu’à son dernier Les Mémoires d’espoir. Le général de Gaulle entre dans l’Histoire le 18 juin 1940. Michèle Cointet analyse la genèse de l’Appel, l’acte fondateur du gaullisme. Le général de Gaulle n’a pas seulement rendu à la France son rang en Europe et dans le monde, il a aussi, ainsi qu’Alain Laquièze le rappelle, réformé l’État garant de l’unité nationale et de l’intérêt général. « La seule querelle qui vaille, c’est l’homme ». Jacques Godfrain construit sa contribution autour de ce postulat au cœur de la pensée gaullienne. Gaël Nofri se penche sur le rapport de Charles de Gaulle avec la foi, domaine intime s’il en est. Fidèle de l’Église romaine, il s’inscrit dans la tradition du catholicisme gallican.

Jean-Pierre Chevènement traite de la politique de défense du général de Gaulle, sujet crucial puisque le fondateur de la France Libre mesure la légitimité d’un régime à sa capacité à assumer le devoir de défense nationale. Dans la continuité de cette contribution, Renaud Meltz étudie la politique nucléaire du général de Gaulle, un choix capital au cœur de la nouvelle stratégie militaire annoncée dès le début de la Ve République et aussitôt mise en œuvre. Dominique Barjot dresse ensuite le bilan de l’action économique de la République gaullienne qui, appuyée sur un franc fort, jette les bases d’une grande politique industrielle, fondement de l’indépendance nationale.

Edmond Jouve lance la partie du livre consacrée à la politique étrangère du général de Gaulle. Il élargit sa réflexion sur l’Europe au concept de « l’Europe de l’Atlantique à l’Oural », pour de Gaulle l’objectif final, fût-il lointain, de la construction européenne. Jean-Paul Bled examine ensuite le volet allemand de la politique européenne du général de Gaulle. Celui-ci voit dans une entente étroite entre la France et l’Allemagne le fondement d’une Europe européenne. C’est le sens du traité de l’Élysée qui, du fait d’interférences extérieures, n’a malheureusement pas porté les fruits espérés. Ces interférences extérieures mettent en cause l’hostilité de toujours des États-Unis au dessein européen du général de Gaulle. Étudiées par Christophe Réveillard, les relations franco-américaines sont placées sous le signe de l’ambivalence, car, si les deux pays sont unis par les liens d’une alliance, Washington s’emploie systématiquement à contrer la volonté gaullienne d’indépendance nationale. Jean-Pierre Arrignon souligne ensuite les diverses facettes de la relation du général de Gaulle avec la Russie. Une relation contrastée de l’alliance durant la Seconde Guerre mondiale aux temps sombres de la Guerre froide. Mais, même aux pires heures, le Général n’oublie jamais que la Russie a vocation à prendre place dans l’architecture européenne qu’il appelle de ses vœux.

Hors d’Europe, Jean-François Figeac suit les différentes étapes de la politique arabe du général de Gaulle. Le monde arabe devient après la fin du conflit algérien un champ privilégié de la politique d’indépendance de la France gaullienne. Ainsi qu’Alexandre Najjar le rappelle, le Liban occupe une place à part dans le déploiement de cette politique. Décrite par l’ambassadeur Jean-Marc Simon, la relation du général de Gaulle avec l’Afrique est une autre histoire d’amitié depuis le ralliement de l’AEF à la France Libre dès 1940. Une décolonisation réussie jette les bases d’une coopération fructueuse. En Amérique du Nord, la France renoue ses liens ancestraux avec le Québec. Eric Bédard montre comment, lors de son voyage de juillet 1967 et son fameux « Vive le Québec libre ! », le général de Gaulle règle la dette de Louis XV.

Revenant sur les différents moments de la geste gaullienne, Arnaud Teyssier brosse le portrait d’un révolutionnaire conservateur dont le message a encore beaucoup à dire aux Français, à la France et au monde.

Pour finir, Matthias Fekl propose un essai sur « De Gaulle à table », un sujet beaucoup moins anecdotique qu’il pourrait y paraître à première vue. On découvre très vite que les préoccupations politiques ne sont jamais loin.

Sous le titre « L’homme du refus », Jean-Paul Bled dresse la conclusion de ce livre pour lequel hommes politiques, diplomates, essayistes et universitaires ont conjugué leurs talents et leurs convictions.

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