CHRONOLOGIE DES RALLIEMENTS DES TERRITOIRES DE L’EMPIRE À LA FRANCE LIBRE
JUIN-NOVEMBRE 1940

 

22 juillet 1940 : ralliement des Nouvelles Hébrides (Gouverneur Sautot)

Télégramme de Henri Sautot, Commissaire-résident français aux Nouvelles-Hébrides, au général de Gaulle, à Londres

« Port-Vila, 22 juillet 1840

Au nom de la population française des Nouvelles-Hébrides, je transmets à Votre Excellence le message suivant :

« Considérant que le gouvernement actuel métropolitain ne jouit plus d’aucune liberté ni indépendance, qu’il ne peut en conséquence agi pour restaurer la Patrie et pour employer à cette fin les forces intactes de l’Empire colonial français ; considérant, d’autre part, que la seule chance de salut pour la France réside dans la victoire de notre alliée la Grande-Bretagne ; considérant que le gouvernement de Sa Majesté britannique a fait appel à la collaboration de toutes les colonies françaises pour poursuivre la lutte jusqu’au bout, qu’il leur a promis en retour, toute assistance politique, économique et financière, que le susdit gouvernement a reconnu Votre excellence comme étant le seul chef légal des Français libres ; considérant la volonté maintes fois affirmée par Votre Excellence de lutter aux côtés de la Grande-Bretagne pour l’honneur de notre drapeau, pour la libération de la Patrie et pour le respect de la parole donnée, la population française des Nouvelles-Hébrides se place avec confiance et respect sous l’autorité de Votre Excellence et déclare vouloir lui envoyer, à son appel, tous les membres en état de porter les armes.

La population française des Nouvelles-Hébrides qui, depuis près de quarante ans, travaille côte-à-côte avec nos amis anglais qu’elle a appris ainsi à connaître, à apprécier et à aimer, vous demande d’accepter cette déclaration solennelle comme l’engagement inébranlable de lutter avec vous jusqu’à la victoire finale.

L’administration française du Condominium et son chef, le Commissaire-résident de France, s’associent entièrement à cette déclaration et se rangent avec fierté sous votre drapeau.

Vive la France immortelle !

Vive l’Angleterre ! »

Télégramme du général de Gaulle à Henri Sautot, Commissaire-résident de la France au Nouvelles-Hébrides, à Port-Vila

« Londres, 23 juillet 1940

Votre message du 22 juillet m’annonçant adhésion population et administration françaises des Nouvelles-Hébrides au mouvement de résistance des Français libres aura j’en suis sûr profond retentissement dans l’Empire français et au-dehors.

J’accepte votre engagement de participer sous mon autorité à la lutte pour la libération du territoire français, la défense de l’Empire, la restauration des libertés nationales qui constituent mes seuls buts et ceux des volontaires qui viennent à mon appel combattre avec nos alliés britanniques.

Je vous prie de bien vouloir continuer à assurer vos fonctions dans le sens de la protection des intérêts de la France aux Nouvelles-Hébrides et de me déférer toutes questions sur lesquelles vous souhaiteriez mon assistance auprès du gouvernement britannique pour assurer le maintien de la vie économique et les heureux rapports qui depuis tant d’année sont établis entre Français et Britanniques aux Nouvelles-Hébrides.

Je vous prie de dire aux hommes prêts à porter les armes qui s’offrent à venir combattre que le moment venu je ferai appel à eux. Veuillez m’envoyer toutes indications utiles sur la nature de l’effort que peut fournir la population française sans compromettre les intérêts essentiels du condominium.

Avec vous et la population française des Nouvelles-Hébrides plusieurs milliers de combattants français qui s’organisent actuellement en Angleterre sous mon commandement et dot les aviateurs viennent de participer à un premier raid sur les objectifs militaires en Allemagne crient : Vive la France, vivent les Alliés !

Télégramme du général de Gaulle à Henri Sautot, Commissaire-résident français aux Nouvelles-Hébrides, 23 août 1940

« 23 août 1940

Je suis informé que la population entière et, probablement aussi la garnison de la Nouvelle-Calédonie sont très favorablement disposées et désirent se rallier à moi ouvertement. Par contre, le gouverneur est hésitant. D’autre part, le navire Dumont d’Urville a été envoyé à Nouméa par Vichy pour faire pression dans le sens de Vichy. Je vous demande de vous rendre à Nouméa et de vous substituer au Gouvernement pour opérer le ralliement, en vous appuyant sur la colonie elle-même, qui le désire.

Un navire de guerre britannique vous transportera et vous escortera. Ce navire va être tenu prêt. Ceci est d’accord avec moi.

Il est très important que la Nouvelle-Calédonie se rallie, comme vous l’avez si noblement obtenu pour les Nouvelles-Hébrides.

Cordiales amitiés.

Henri Sautot (1885-1963)

Gouverneur de la Nouvelle-Calédonie en 1940, il rallie cette colonie à la France Libre le 20 septembre. Membre du Conseil de Défense de l’Empire créé par le général de Gaulle en octobre 1940. Il quitte Nouméa après la nomination de l’amiral d’Argenlieu comme commandant en chef avec pouvoirs civils et militaires et est nommé en novembre 1942 gouverneur d’Oubangui-Chari jusqu’en avril 1946. De retour à Nouméa, il est en est élu maire (1947-1953). Nommé compagnon de la Libération dès le 1er août 1941.


 

26 août 1940 : ralliement du Tchad (Gouverneur Eboué ; Lieutenant-colonel Marchand)

Citation du Tchad à l’ordre de l’Empire, 27 août 1940

« 27 août 1940

Aujourd’hui 27 août 1940, 360e jour de la guerre mondiale, je cite à l’ordre de l’Empire le territoire du Tchad pour le motif suivant :

« Sous l’impulsion de ses chefs, le gouverneur Eboué, Gouverneur, et le colonel Marchand, Commandant militaire du territoire, le Tchad a montré qu’il demeurait, par excellence, une terre de Français vaillants.

En dépit d’une situation militaire et économique particulièrement dangereuse, le territoire du Tchad a refusé de souscrire à une capitulation honteuse et a décidé de poursuivre la guerre jusqu’à la victoire. Par son admirable résolution, il a montré le chemin du devoir et donné le signal du redressement à l’Empire français tout entier

Général de Gaulle

Télégramme du général de Gaulle à Félix Eboué, Gouverneur du Tchad et au colonel Marchand, commandant militaire du Tchad, à Fort-Lamy, 27 août 1940

« J’apprends la décision prise par vous et le territoire et troupes du Tchad de continuer la guerre dans l’honneur au service de la France. Cet événement est capital et aura une très grande répercussion. Ma joie et ma fierté en tant que Français et en tant que chef sont extrêmes.

D’accord avec le gouvernement britannique, je fais le nécessaire pour que le matériel que vous demandez vous parvienne dans le plus bref délai possible et pour que la continuité de votre ravitaillement soit assurée. Pour faciliter le règlement de ces questions, je vous invite à vous mettre et à demeurer en rapports étroits avec le gouverneur britannique du Nigeria et avec le général commandant les troupes britanniques d’Afrique Occidentale qui reçoivent des instructions de leur gouvernement. Dans la situation militaire et économique où se trouve le Tchad, il faut faire bloc avec les Britanniques.

Je compte me rendre moi-même prochainement à Fort-Lamy pour vous voir et apprécier votre situation sur place. En attendant, je vous envoie de tout cœur mes amitiés et ma confiance. Vive la France ! »

Colonel Pierre Marchand (1893-1971)

Commandant les troupes stationnées au Tchad, le colonel Marchand se rallie le 26 août 1940 au général de Gaulle. Il reçoit le Général en octobre suivant et inspecte avec lui les postes du désert. Nommé commandant des troupes de l’Afrique équatoriale française, il forme le corps du Tchad et termine la guerre général en s’emparant de l’île d’Oléron, en avril 1945.  Nommé compagnon de la Libération le 26 août 1941.

 


 

27 août 1940 : ralliement du Cameroun (Commandant Leclerc ; René Pleven ; Capitaine Hettier de Boislambert)

Télégramme adressé au général de Gaulle par le colonel Leclerc et le capitaine de Boislambert, 28 août 1940

« Douala, 28 août 1940

Comme nous ne pouvions avoir à notre disposition, une proportion même réduite, des forces de Parant, et étant donné qu’il y avait une bonne chance de succès, nous avons décidé de prendre l’initiative à Douala avec une vingtaine de Français. Nous avons débarqué de nuit sur trois canots indigènes. Nous avons fait immédiatement appel aux éléments sympathisants et nous avons donné l’ordre d’une action immédiate et énergique. Le résultat fut un ralliement complet de toutes les forces, sauf de quelques éléments qui furent neutralisés et arrêtés.

Leclerc, devant la nécessité de prendre le commandement, a pris le titre de Commissaire général en votre nom. Etant donné le caractère spécial de cette opération, fondé sur la persuasion et l’autorité, nous fûmes obligés, afin d’assurer le succès, de nous conférer un rang plus élevé, étant bien entendu que cela serait purement temporaire. Je vous prie de nous excuser, mais seuls les résultats comptaient. L’ordre règne. Des mesures de défense ont été prises, en particulier contre toute action navale. Les forces militaires ont été ralliées. Quelques officiers dissidents ont été arrêtés en attendant leur expulsion. Nous avons demandé à Pleven de venir immédiatement. Nous suggérons l’envoi immédiat de forces navales libres, et aussi d’aviation et d’artillerie. Nous sommes heureux de vous annoncer notre succès et de vous assurer de notre dévouement et de notre ferme résolution de continuer une action énergique ».

Télégramme du général de Gaulle au colonel Leclerc, gouverneur du Cameroun et au commandant Hettier de Boislambert, à Douala, 28 août 1940

« Je vous félicite très vivement de votre initiative à Douala. J’approuve l’initiative que vous avez prise concernant votre rang t vos attributions. Le général de Larminat nommé haut-commissaire pour l’Afrique-Equatoriale règlera cette question avec vous. Je demande au général Giffard de diriger immédiatement sur Douala tous éléments militaires français sympathiques en Gold Coast. Je demande au gouverneur de Nigeria de vous débarrasser des éléments indésirables. Des renforts vous seront envoyés rapidement d’ici. Utilisez largement les fonds qui sont à votre disposition pour créer satisfaction et bonne humeur. Mettez des tricolores partout. Demandez à Larminat qui a qualité pour cela de faire vite toutes promotions et mutations utiles. Faites publier et si possible afficher la proclamation suivante de ma part :

« Le Cameroun vient de prendre une belle résolution et de donner un magnifique exemple. Cet exemple sera bientôt suivi par tout l’Empire. Mes représentants assument, par mon ordre, au nom de la France Libre, l’administration et le commandement militaire du territoire d’accord et en liaison avec les autorités britanniques. Le Cameroun restera français. Vive le Cameroun français. Vive la France ! »


 

28 août 1940 : ralliement du Congo-Brazzaville (général de Larminat ; Médecin Général Sicé ; Commandant Delange)


 

29 août 1940 : ralliement de l’Oubangui-Chari (général de Larminat ; Gouverneur Sant-Mart)

Télégramme du général de Gaulle au général de Larminat, à Brazzaville ; à René Pleven, à Lagos et au colonel Leclerc, à Douala, 30 août 1940

« Le ralliement de toute l’A-EF est un événement qui marque une grande date dans l’histoire de cette guerre. Je félicite vous-mêmes et ceux qui ont participé courageusement et intelligemment à cette magnifique réussite. En ce qui concerne Pleven et Boislambert s’ils ne sont pas pour le moment indispensables à l’Afrique-Equatoriale je leur demande d’orienter leur action vers l’ouest : Dahomey, Côte d’Ivoire, Guinée, Sénégal. J’autorise Pleven s’il le juge vraiment tout à fait indispensable à revenir à Londres pour règlement des questions économiques mais je préfère qu’il reste sur place. Ne soyez pas surpris si je garde le silence pendant quelques jours. Pour l’organisation administrative et militaire, je fais entière confiance à Larminat. »

Adolphe Sicé (1885-1957)

Médecin et inspecteur général des colonies, il contribue au ralliement du Congo à la France Libre en 1940, fait partie du Conseil de Défense de l’Empire, dirige le Service de Santé de l’Afrique française libre et engage au nom du général de Gaulle des conversations au sujets de Madagascar avec le général Smuts, chef du gouvernement de l’Afrique du Sud qui faciliteront le ralliement de l’île à la France Libre. Nommé Compagnon de la Libération dès le 1er août 1941.

 

Commandant Raymond Delange (1898-1976)

Officier des Forces françaises libres, le commandant Delange prend, aux côtés du colonel de Larminat, une part capitale au ralliement du Congo. A la tête du Bataillon de Marche n°1, il participe ensuite au ralliement du Gabon. Il commande son bataillon pendant la campagne de Syrie en juin 1941. Promu lieutenant-colonel, il commande le groupement « M » de la colonne Leclerc pendant la 2e campagne du Fezzan en janvier 1943. A l’été 1943, il prend le commandement de la 1ère brigade de la 1ère DFL et la dirige pendant la campagne d’Italie, le débarquement en France et les combats dans les Vosges et en Alsace. Nommé compagnon de la Libération le 2 décembre 1941.

Pierre de Saint-Mart (1885-1965)

Gouverneur de l’Oubangui-Chari en 1940, il rallie ce territoire à la France Libre le 29 août 1940 et accueille le général de Gaulle à Bangui e octobre 1940. En octobre 1943, il est nommé gouverneur général de Madagascar. Nommé compagnon de la Libération le 2 septembre 1942.

 


 

2 septembre 1940 : ralliement de la Polynésie française

Télégramme du Gouverneur provisoire de Tahiti au général de Gaulle, 2 septembre 1940

« Tahiti, 2 septembre 1940

Aujourd’hui, 2 septembre 1940, anniversaire de l’ouverture des hostilités, la population unanime des Etablissements français de l’Océanie a décidé, dans l’enthousiasme, de se ranger à vos côtés pour poursuivre avec nos alliés britanniques la lutte de la France Libre contre l’Hitlérisme allemand et le Fascisme italien. Devant le refus du gouverneur de se ranger auprès de la population, un Gouvernement provisoire, composé de trois membres du Conseil privé et du maire de Papeete, a été immédiatement constitué en attendant que vous désigniez un gouverneur. Le représentant britannique, les chefs des services administratifs et les chefs militaires – à l’exception du Commandant de la Marine aussitôt remplacé dans ses fonctions par le lieutenant de vaisseau Gilbert – se sont ralliés au Gouvernement.

Le Gouvernement provisoire :

Ahne, Lagarde, Martin »

Télégramme du général de Gaulle au gouvernement provisoire de Tahiti, 4 septembre 1940

« Au nom de la France merci. Le ralliement unanime de la population des EFO marque une nouvelle phase dans le regroupement de l’Empire dans le but, côte à côte avec les Alliés, d’amener la guerre à une conclusion heureuse.

J’approuve votre désignation de gouvernement provisoire. Je vous garantis mon assistance immédiate pour la protection de vos intérêts économiques auprès de tous les gouvernements alliés et particulièrement le gouvernement britannique en vertu d’une lettre de Churchill datée du 27 août. Informez-moi de vos besoins économiques les plus urgents et contactez directement le Commonwealth australien et les possessions britanniques avoisinantes. Envoyez-moi des détails utiles sur l’étendue de votre effort militaire maximum sans compromettre les intérêts essentiels des EFO. Maintenez sous surveillance et sur le territoire français l’ex-gouverneur, le chef des forces navales et éventuellement tous autres personnages avec interdiction absolue de communiquer hors des EFO jusqu’à réception de mes ordres de transfert. Tout pour la libération de notre pays, la restauration de sa grandeur et la renaissance de ses libertés.


 

9 septembre 1940 : ralliement des Etablissements français de l’Inde Gouverneur Bonvin)

Déclaration de Louis Bonvin, Gouverneur des Etablissements français de l’Inde, 9 septembre 1940

« 9 septembre 1940

Le gouverneur de l’Inde se range, avec les colonies, aux côtés du général de Gaulle ».

Télégramme du général de Gaulle au gouverneur Bonvin, à Pondichéry, 12 septembre 1940

Je vous félicite pour votre courageuse action et vous confirme dans vos fonctions de gouverneur des Etablissements de l’Inde au nom de la France Libre. J’attends votre rapport sur les conditions économiques des Etablissements de l’Inde. Dites aux Français des cinq villes que j’apprécie à sa valeur leur ralliement. Tous ensemble et avec les Alliés pour la victoire commune. »

Louis Bonvin (1886-1946)

Gouverneur des colonies en poste à Pondichéry, Louis Bonvin télégraphie le 20 juin 1940 au Gouvernement de Bordeaux la volonté de la population de l’Inde française de continuer la guerre auprès des Britanniques. Le 27 juin 1940, par un appel à la population, il annonce que les Etablissement français de l’Inde resteront « aux côtés des Britanniques jusqu’à la victoire finale. Le 9 septembre 1940, il proclame le ralliement officiel à la France Libre. Il sera le représentant du général de Gaulle pour l’Inde et l’Orient de 1940 à 1944. Membre du Comité de Défense de l’Empire, il est nommé compagnon de la Libération, le 27 janvier 1942.


 

24 septembre 1940 : ralliement de la Nouvelle-Calédonie

Manifeste lancé par le Comité de Gaulle à Nouméa, 16 septembre 1940

« Calédoniens,

Nous avons demandé avec insistance, à plusieurs reprises, un référendum de la population tout entière dont les sentiments patriotiques sont bien connus. Nous avons reçu comme réponse un refus formel du Gouverneur. L’heure est venue de montrer ce que nous voulons et ce que nous sommes capables de faire pour prendre les destinées du pays entre nos mains. Chaque jour qui passe nous rapproche d’une solution qui serait contraire à la volonté des Calédoniens. Le temps presse. Préparez-vous immédiatement à vous réunir, le plus grand nombre possible, le jeudi 19 septembre, à 6 heures du matin, à Nouméa. Vous saurez faire tous les sacrifices nécessaires pour défendre vos droits et vos libertés par votre volonté et votre courage en lesquels nous avons confiance. Cette date sera un jour historique dans les annales du pays. Vous recevrez notre visite le plus tôt possible. L’heure est grave. Hauts les cœurs ! Vive la France ! Vive la Calédonie !

Verges, Prinet, Mouledoux, Rabot

Télégramme de Henri Sautot, Gouverneur de la Nouvelle-Calédonie au général de Gaulle, 24 septembre 1940

« Suite à mon télégramme du 20 septembre. Journée 23 septembre marquée par neutralisation complète tous éléments militaires réfractaires au ralliement France Libre qui ont été internés à bord paquebot en rade. Résultat obtenu par seule présence de 700 volontaires venus de l’intérieur. Gouvernement loyal désormais maître des casernes et batteries de côte, tenues par troupes fidèles. Urgent nommer capitaine Broche commandant supérieur. Seule situation Dumont d’Urville reste équivoque. Tous partisans France Libre ont été admirables courage et sang-froid en ces quatre journées historiques déroulées sans aucune effusion de sang. Aujourd’hui la Calédonie fête le quatre-vingts septième anniversaire occupation française dans ordre et enthousiasme. Ville Nouméa pavoisée aux trois couleurs portant Croix de Lorraine. »

Télégramme du général de Gaulle à Henri Sautot, Haut-Commissaire des colonies françaises du Pacifique et Gouverneur de la Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, 29 septembre 1940

« Votre télégramme du 24 septembre.

Vous félicite du rapport d’opérations qui confirme le complet ralliement de l’île. J’attache une importance particulière au fait que grâce à votre habileté et au traitement rapide de la situation, l’opération a été effectuée sans effusion de sang. Veuillez transmettre mes félicitations aux partisans du mouvement France Libre pour leur courage. Ces quatre jours ressortiront dans l’histoire de la France Libre et de la Nouvelle-Calédonie. A l’heure où la Calédonie célèbre le 87e anniversaire de son occupation par la France, j’adresse mon salut à sa population, son gouverneur, l’officier commandant en chef, les officiels, les ex-soldats et les troupes au nom de la France Libre, qui a repris sa place dans le Pacifique grâce à l’adhésion définitive de la Nouvelle-Calédonie. Je nomme le capitaine Broche officier commandant la Nouvelle-Calédonie.

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