TEXTE D’ANDRÉ FROSSARD PARU DANS LE FIGARO 

« Il était ainsi fait qu’il ne pouvait que servir son pays, et, au milieu de notre tristesse, nous lui devons encore ceci d’avoir vu un jour, sous les voûtes de notre vieille cathédrale, les nations unies autour de nous dans le respect et l’amitié.

Sans doute leurs représentants sont-ils venus saluer une dernière fois le dernier des Grands de la Seconde Guerre mondiale, mais qui, dans cette foule attentive et muette, n’aura pas senti que la courtoisie diplomatique n’était qu’une des raisons mineures de ce concours inouï de délégations funèbres, et qui n’aura pas compris qu’il s’agissait de bien autre chose que d’un témoignage international d’admiration rendu au prestige d’un homme d’État ?

En fait, le monde politique a fait taire un instant ses dissentiments et ses ambitions pour s’incliner devant une volonté qui n’était pas une volonté de puissance, devant une grandeur qui devait bien peu de choses à la force, c’est à « une certaine idée de la France » qu’il est venu rendre hommage. »

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