🇫🇷  9 NOVEMBRE 1970 – 9 NOVEMBRE 2020  🇫🇷

C’est bien par la mort que tout commence, et qu’une vie se transfigure en destin. Nous nous souviendrons toujours de cette froide journée de novembre, où nous fûmes saisis de cette infinie tristesse, bientôt supplantée par le sentiment que cette ligne de force invincible comme les songes ordonnerait notre vie. Chacun mêle dans une mémoire recréée les sentiments, les images, et les impressions. « C’était les funérailles d’un chevalier : la famille, la paroisse, l’Ordre », écrira Malraux. Le cercueil drapé de tricolore sur le blindé qui lentement avance. Romain Gary, le regard fixe, à l’étroit dans son blouson d’aviateur, et Malraux, hagard, tous deux vêtus de leur seule Croix de Compagnon de la Libération. Les jeunes de Colombey portant le cercueil. Madame de Gaulle quittant seule le petit cimetière. « La France est veuve » comme le dira Georges Pompidou. Les chefs d’État du monde entier, réunis à Notre-Dame la France, avec Haïlé Sélassié, le Roi des Rois, et Richard Nixon au premier rang. Les bouquets battus par la pluie déposés par les Parisiens sous l’Arc de Triomphe.

Cinquante ans plus tard, certains se souviennent, et plus nombreux encore sont ceux qui découvrent ce qui fut. L’extraordinaire audience de cette année gaullienne sur tous les continents, malgré le contexte sanitaire qui a contraint le report de nombreux événements, n’est pas révélatrice d’une nostalgie, mais bien plutôt d’une attente, ce dont témoigne l’efflorescence des documentaires et des témoignages, qui nous permettent de découvrir ou de redécouvrir cette belle vie et cette grande épopée.

Hervé Gaymard,
Président de la Fondation Charles de Gaulle

Légende photographique (droits réservés) : le 12 novembre 1970, l’EBR de Panhard détourellé porte la dépouille du général de Gaulle, sobrement recouverte d’un drapeau tricolore, et fait le trajet entre la propriété de La Boisserie et l’église de Colombey-les-Deux-Églises.

#2020AnnéeDeGaulle #DeGaulle

X