« Une sonnerie de cloche l’avait surpris, peu avant l’examen, dans un tumulte de pensées qu’il s’efforçait de vaincre en arpentant sa ville à grands pas. Il remontait la rue vers son ancien collège et s’arrêta pour écouter les cloches, c’est alors qu’à travers les roses qui le surplombaient il remarqua le petit moine moussu, pour la première fois peut-être depuis le taxi du dimanche, quand il guettait au passage la petite statue comme l’une de ces images familières qui auraient dû conjurer sa peine, ou sa honte, et le rappeler. Et le voici, promeneur encore étonné de ces jardins silencieux, si loin de lui et de ce qui, croyait-il, l’occupait […]. Le feuillage encore intact des arbres, que l’on se surprend à remarquer, la fraîcheur soudaine de l’air, le soleil qui s’attarde au moment de prendre congé ; tout annonçait la rentrée des classes, qui pour la première fois de sa vie ne le regardait pas. »

À petits chapitres et phrases délicates allant au pas buissonnier de réminiscences, tout en affleurements d’émotions et de sensations, Philippe Barthelet évoque les ressouvenirs d’un enfant puis d’un adolescent où tout un chacun pourra, par quelque point, se retrouver.

Auteur du très remarqué Roman de la langue – vaste fresque en sept volumes couronnée par l’Académie française – Philippe Barthelet a également publié chez Pierre-Guillaume de Roux Le Ciel de Cambridge, Rupert Brooke, la mort & la poésie et Les Mots éclaireurs. Valère Novarina ou le drame de la parole.

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