Hervé Gaymard
Président de la Fondation Charles de Gaulle

Pierre Gény
Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences d’outre-mer

vous prient d’assister à la deuxième journée du webinaire

DE GAULLE ET LE GRAND LARGE,
UNE AMBITION MONDIALE POUR LA FRANCE,
D’HIER À AUJOURD’HUI

qui portera sur le thème :

« Les Outre-Mer, quelle place
dans l’action internationale de la France ? »

Le mardi 9 février 2021 de 9H00 à 16H30

Description du webinaire :

Le but de cette journée en webinaire est de réfléchir au rôle des départements, régions et collectivités d’Outre-mer dans l’action internationale de notre pays. Quels sont les défis à relever pour que ces territoires ultramarins jouent pleinement le rôle de plateformes d’influence économique, culturelle et d’agrégateurs de stabilité ?

« La politique la plus ruineuse, la plus coûteuse, c’est d’être petit », s’exclame en mars 1964 le Général de Gaulle lors d’une tournée qui, dans la continuité de son voyage au Mexique, le voit s’arrêter dans les Antilles françaises, symboles de cet Outre-mer qui fut l’un des berceaux de la France libre. Il s’agit pour lui de marquer le rôle absolument stratégique de la France d’Outre-mer dans le maintien d’une grandeur française que le développement de la dissuasion (1964 est l’année du décret sur les forces aériennes stratégiques et du début de la construction du S.N.L.E. Le Redoutable) sécurise : la France reste une puissance mondiale, dotée d’une vision stratégique globale, capable d’agir et de défendre ses intérêts économiques et son influence stratégique sur l’ensemble des continents. Développer les Outre-mer, assurer leur lien fort avec la métropole sur le plan économique, scientifique, mais aussi, conséquemment, administratif relève donc du cœur de la stratégie gaullienne.

Plus de 60 ans après, que reste-t-il de cet héritage ? Quelle est la place des Outre-mer dans l’action internationale de notre pays ? Comment répondre aux défis de souveraineté qui nous y sont posés ? Quels sont les défis à relever pour que ces territoires ultramarins jouent pleinement le rôle de plateformes d’influence économique, culturelles et d’agrégateurs de stabilité ? Le but de cette journée est de partir de l’héritage gaullien, considéré dans sa complexité, pour interroger la stratégie de notre pays dans trois domaines :

  • D’abord, le lien statutaire avec les Outre-mer, au moment où les référendums en Nouvelle-Calédonie posent la question d’un schéma défini à l’orée de la Ve République, modifié depuis dans les années 1970, et actuellement questionné par des attentes croissantes des populations locales en matière d’autonomie et de dévolution de compétences.
  • Ensuite, la relation économique entre la métropole et ses Outre-mer, sachant que l’intégration européenne, d’une part, et la possibilité pour certains de nos Outre-mer d’intégrer des marchés régionaux, le rôle des industries stratégiques constituent autant de données qui font évoluer la relation. Les enjeux environnementaux (ressources halieutiques, maintien de la biodiversité) viennent également questionner à nouveaux frais la relation avec la métropole.
  • Le rôle, enfin, de ces Outre-mer dans la diplomatie bleue de notre pays, sachant que les enjeux de rayonnement, les conflits de plus en plus aigüs pour le contrôle des Zones économiques exclusives et la sécurisation des voies maritimes stratégiques donnent une actualité nouvelle à la vision gaullienne. Il s’agit à la fois d’un défi de souveraineté et d’un enjeu d’influence, l’une des leçons gaulliennes étant précisément que les deux notions sont interdépendantes.

En somme, dans un environnement géostratégique qui a profondément évolué depuis les années 1960, existe-t-il encore néanmoins une « matrice gaullienne » dans la stratégie ultramarine de notre pays, sachant que cette matrice n’est pas antagonique avec le sens des circonstances propre à la démarche gaullienne ? En confrontant le point de vue des historiens avec celui d’acteurs, militaires, économiques, administratifs ou politiques impliqués, le but de cette journée sera d’esquisser des pistes de réponse à ces questions fondamentales.

Cette journée, la seconde du cycle « De Gaulle et le grand large », s’inscrira dans une réflexion plus large sur la persistance d’une marque gaullienne dans notre action extérieure, déjà entamée en janvier 2020 par une réflexion sur le processus de décision en politique étrangère

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