QUAND LES POLITIQUES NOUS FAISAIENT RIRE
DE JEAN-LOUIS DEBRÉ (ÉDITIONS BOUQUINS, COLLECTION ESSAIS)

par Jean-Marie Dedeyan
Vice-président de la Fondation Charles de Gaulle

Quelques jours à peine après des débuts réussis au théâtre, au côté de Valérie Bochenek, avec l’évocation à la fois amusante et instructive d’une vingtaine de femmes qui ont marqué des moments de l’histoire de France, Jean-Louis Debré vient de publier Quand les politiques nous faisaient rire. Un recueil commenté avec brio de répliques, de phrases et de traits d’esprit glanés tout au long de sa carrière.

L’auteur, qui est pour ses visiteurs et ses amis un conteur de grand talent, nous y propose un florilège de citations, de bons mots, de réparties et d’anecdotes replacées habilement dans le contexte ou la perspective du public, du lieu et du moment où leurs différents locuteurs ont pris la parole.

Jean-Louis Debré fait, ainsi, magistralement, la démonstration que l’ironie et l’humour constituent un art en politique. Ces formes de joutes verbales sont « des armes fréquemment utilisées par les politiques pour déstabiliser un adversaire, éviter de répondre à la question prématurée ou gênante d’un journaliste, convaincre et séduire l’opinion ».

Au fil des pages, Jean-Louis Debré nous montre que de nombreux parlementaires, ministres et présidents de la République ont pratiqué l’humour avec dextérité. Le général de Gaulle, Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac étaient même des « orfèvres en la matière ».

Si l’humour est donc bien un art en politique, c’est aussi, à sa manière, une tradition familiale chez les Debré car, dans leur jeunesse, les parents de l’ancien président de l’Assemblée nationale puis du Conseil Constitutionnel ont interprété des pièces de Labiche, célèbre pour ses vaudevilles, et Michel Debré présida pendant plusieurs années « Les amis d’Eugène Labiche » dont il connaissait par cœur de nombreuses répliques. Bon sang ne saurait mentir…

Dans une récente interview au Figaro, Jean-Louis Debré estime que le rire tend à disparaître et que c’est ce qui manque aujourd’hui à la politique car « la capacité de rire et l’humour sont fédérateurs, semeurs d’optimisme et d’unité.

Un livre habile et distrayant, édité chez BOUQUINS, à lire ou à offrir sans hésiter pour les fêtes.

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