DE GAULLE ET LA POLITIQUE FAMILIALE

« Si le peuple français ne se multiplie plus, alors la France ne peut plus rien être qu’une grande lumière qui s’éteint » 

Trois citations permettent d’éclairer la réflexion du fondateur de la Ve République :

Mémoires de Guerre :

« L’année1945 voit refondre entièrement et étendre à des domaines multiples le régime des assurances sociales. Tout salarié en sera obligatoirement cou­vert. Ainsi disparaît l’angoisse, aussi ancienne que l’espèce humaine, que la maladie, l’accident, la vieillesse, le chômage, faisaient peser sur les laborieux. « Il y aura toujours des pauvres parmi nous », mais non plus de miséra­bles. D’autre part, un système complet d’allocations familiales est alors mis en vigueur. La nation donne aux familles un soutien proportionné au nom­bre de leurs enfants et qui dure, pour chacun d’eux, depuis le jour où s’an­nonce sa naissance jusqu’à celui où il est capable de subvenir à ses besoins. De ce fait, va se redresser la natalité française, si riche jadis qu’elle nourris­sait l’esprit d’entreprise et la grandeur de notre race, mais qui avait en cent ans, décliné au point que la France n’était plus qu’un pays statique et clair­semé. »

(MG, Tome III, p. 97)

Discours devant l’Assemblée consultative provisoire 2 mars 1945 :

« Ah ! Messieurs, nous touchons là à la cause profonde de nos malheurs et à l’obstacle principal qui s’oppose à notre redressement. De quelque façon que nous organisions notre travail national, nos rapports sociaux, notre régime politique, notre sécurité même, s’il n’est acquis que, décidément, le peuple français ne se multiplie plus, alors la France ne peut plus rien être qu’une grande lumière qui s’éteint. Mais dans ce domaine encore, rien n’est perdu, pour peu que nous sachions vouloir. Afin d’appeler à la vie les douze millions de beaux bébés qu’il faut à la France en dix ans, de réduire nos taux absurdes de mortalité et de morbidité infantile et juvénile, d’introduire au cours des prochaines années, avec méthode et intelligence, de bons éléments d’immigration dans la collectivité française, un grand plan est tracé qui va comporter des avantages attribués aux uns, des sacrifices imposés aux autres, pour qu’à tout prix soit obtenu le résultat vital et sacré. Dans le courant de cette année, le Gouvernement consultera l’Assemblée sur les premières mesures et les promulguera à temps pour qu’elles puissent jouer au moment tant attendu où rentreront nos hommes mobilisés, prisonniers, déportés, et où se fonderont ou renaîtront un grand nombre de foyers français.

Ne manquons pas d’affirmer que le changement des mœurs qui, seul, peut, d’une manière durable faire que la fécondité règne à nouveau dans la famille française, n’est pas concevable sans une réforme profonde de l’éducation. »

(DM, Tome I, pp. 530-53I)

Conférence de presse du 27 novembre 1967

« Naturellement, il n’y a pas d’intervention, il n’y a pas de calcul, il n’y a pas de machine, qui puisse faire qu’à la base de l’œuvre humaine, il n’y ait pas l’effort humain. Pour le progrès des hommes, il faut des hommes. Il les faut nombreux, car, pour la France, toutes les possibilités de son territoire ne sont pas encore et doivent être, cependant, mises en œuvre. C’est pourquoi l’accroissement de notre peuple doit être le premier de nos investissements et c’est pourquoi nous sommes conduits incessamment à prendre des mesures nouvelles pour aider mieux et davantage l’épanouissement de nos jeunes familles françaises. »

(DM, Tome 5, pp. 229-230)

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