CYCLE DE SÉMINAIRES « LA RELATION FRANCO-POLONAISE
DU DÉBUT DU XIXe SIÈCLE À NOS JOURS »
« Se rencontrer en esprit, c’est se réunir au sommet »

par Frédéric Fogacci,
Directeur des études et de la recherche de la Fondation Charles de Gaulle

« J’ai l’honneur de vous rendre visite, l’émotion de me retrouver, au soir de mon existence, dans ce cher et noble pays où j’ai servi dans ma jeunesse », déclare le Général de Gaulle à sa descente d’avion, à Varsovie, en septembre 1967, à l’aube d’une visite qui sera suivie par des foules considérables et qui marquera un tournant fort dans sa politique à l’égard de l’Europe de l’Est. Mais si elle s’inscrit dans une vision stratégique globale, cette visite renvoie aussi à un choix personnel du Général : en septembre 1965, il confie à Cyriankiewicz : « Il n’y a pas un pays auquel la France soit sentimentalement plus attachée que la Pologne ». De Gaulle y a servi en 1919, a contribué à y former une génération d’officiers, et connaît intimement l’histoire qui s’est écrite sur les rives de la Vistule.

C’est précisément ce temps long de l’histoire de la relation bilatérale franco-polonaise que la Fondation Charles de Gaulle, en association avec la Société Historique et Littéraire Polonaise de Paris, a entrepris de remonter. Cette première séance visait à explorer les origines de ce lien sentimental, mais aussi stratégique et historique, en partant de l’épisode du Duché de Varsovie (aujourd’hui encore, Napoléon est cité dans l’hymne polonais), en étudiant le lien profond qui se crée entre les exilés polonais d’un pays privé d’Etat et la France, pays d’accueil et de compréhension, en revenant enfin sur cette mission militaire qui, à compter de 1919, verra De Gaulle et quelques autres participer à la renaissance de l’armée polonaise et contribuer à sa lutte contre l’Armée rouge. Ces racines historiques sont indispensables pour comprendre une relation bilatérale passée par des moments de déception et d’incompréhension réciproque, mais aussi marquée par un lien culturel et historique jamais démenti.

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