Nous avons le plaisir de vous faire découvrir la conversation entre Philippe Goulliaud, journaliste, et Jean de Boishue, ancien ministre, auteur d’essais politiques et agrégé de russe, autour de son nouvel ouvrage La Vie interrompue de Sergueï Alexandrovitch Essenine (éditions Bartillat, 2021).

Le destin de Sergueï Essenine (1895-1925), un des plus grands poètes russes, plonge le lecteur dans le tourbillon de l’histoire du XXe siècle. En pleine période de perestroïka, Alexis Kars, officier du KGB sur le point de partir à la retraite, enquête sur Essenine et les circonstances obscures de sa mort. C’est l’occasion pour lui de retrouver le monde d’avant 1914, alors en pleine ébullition artistique et littéraire. Puis survient la Révolution d’octobre, à laquelle Sergueï Essenine adhérera, avant d’être emporté par la lame de fond. Au cours de sa vie, le poète connut également une vie sentimentale mouvementée. On se souvient notamment de son mariage avec la célèbre danseuse américaine Isadora Duncan, avec laquelle il voyagea, ou de celui avec Sophie Tolstoï, la petite-fille de l’écrivain. À force de puiser dans les archives et de rencontrer les derniers témoins, Kars s’interroge sur le « suicide » d’Essenine. Que s’est-il réellement passé le 28 décembre 1925 à l’hôtel Angleterre de Leningrad ? On sait qu’une fois les révolutions terminées, on achève bien les poètes.

À travers ce roman tumultueux, Jean de Boishue nous entraîne au cœur d’une traque politique et littéraire à travers l’histoire russe du siècle dernier, dont nous ne sommes pas tout à fait sortis.

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