LA SANTÉ DES ENFANTS FRANÇAIS
par le docteur Robert Debré

In Revue de Paris, juillet 1945

Dès la fin de la guerre, Robert Debré, pédiatre et grand résistant, publie dans la Revue de Paris (juillet 1945), un article très fouillé sur la santé dégradée des enfants de France après cinq années de graves privations et pour des milliers d’entre eux de persécution. Plus de 11 000 enfants furent assassinés dans les camps d’extermination.

« Au cours de la seule nuit tragique du 17 juillet 1942, dont tous les Parisiens ont gardé le souvenir, 3 000 enfants israélites ont été brutalement séparés de leurs mères, entassés sur les bancs ou dans la piste du vélodrome d’Hiver, où ils ont vécu trois jours sans que rien n’ait été prévu pour leur subsistance et leur hygiène. Certaines infirmières de mon service d’Hôpital recueillaient, après les repas, les croûtes qu’avaient laissées leurs petits malades pour les emporter à ces petits enfants. De ces enfants, beaucoup moururent dans les wagons où ils furent ensuite entassés. Et sans doute la plupart des autres ont succombé dans les camps allemands après d’affreuses souffrances. »

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