« CHERCHEUR À LA FONDATION »

par Antoine Fournier
Doctorant en histoire à l’université de Picardie 

Comment est née l’idée de ce sujet ?

Ce sujet de thèse a été défini suite au concours de la région Hauts-de-France. La région participe pour moitié au financement de ce contrat doctoral dans le cadre de l’« année de Gaulle », en partenariat avec l’Université de Picardie Jules Verne (UPJV). J’ai déposé ma candidature pour ce contrat doctoral et ai été retenu. Je travaille depuis sous la direction et codirection respective de MM. Philippe Nivet et David Bellamy, de l’UPJV. Je bénéficie par ailleurs de l’encadrement de Marjolaine Boutet et Bernard Lachaise et suis désormais membre du laboratoire Centre d’histoire des sociétés, des sciences et des conflits (CHSSC), à l’UPJV.

Avez-vous déjà eu l’occasion de travailler sur des sujets similaires ?

Au cours de mes études à l’Université de Picardie Jules Verne, je me suis spécialisé en histoire contemporaine, et notamment, politique. C’est ainsi que j’ai effectué un master de recherche qui portait sur les mandats locaux de Max Lejeune, un élu de la Somme. Ce doctorat en histoire contemporaine constitue donc la suite de mon parcours de chercheur, avec l’opportunité de travailler sur une personnalité exceptionnelle.

Pourquoi choisir ce sujet ?

C’est un sujet passionnant, au croisement de l’histoire politique et de l’histoire sociale. Travailler sur le général de Gaulle, c’est avoir l’occasion de réfléchir à plusieurs questionnements qui touchent à l’histoire politique, par exemple le rôle des individus dans la conduite des événements. Il s’agit d’étudier les ressorts avec lesquels une personnalité de cette envergure peut, dans le cadre de nos institutions, influencer, par ses idées sociales, la définition de la politique en faveur des ouvriers, en dépit des inerties et oppositions rencontrées. À ce titre, ses écrits et réflexions au cours de sa vie constituent un matériau précieux pour étudier l’évolution de sa pensée.

En quoi ce sujet est pertinent aujourd’hui ?

C’est d’abord un sujet pour lequel il y a de nouvelles archives. Les documents de la présidence du général de Gaulle ont été inventoriés par les Archives nationales il y a une dizaine d’années. Certains dossiers concernent l’élaboration de la politique sociale, en particulier des ordonnances du 7 janvier 1959 et du 17 août 1967 sur l’intéressement et la participation des salariés aux bénéfices de l’entreprise. C’est aussi l’occasion de recourir à de nouveaux angles, par exemple celui des médias audiovisuels. Les journaux télévisés de la période de la présidence du Général montraient régulièrement des séquences de De Gaulle parmi des ouvriers lors de ses voyages en province. Il y a donc de quoi approfondir l’étude de la politique de cette période en direction des ouvriers.

En ce qui concerne l’actualité du sujet, la recherche d’une troisième voie par le Général pour associer les travailleurs à leurs entreprises rencontre toujours un écho aujourd’hui. Elle est régulièrement mise en avant dans le débat public et a toujours des défenseurs.

Et la Fondation Charles de Gaulle dans tout cela ?

Elle a un rôle fondamental dans mes recherches, par sa mission destinée à faire connaître l’action du général de Gaulle. Elle conserve à ce titre de nombreux documents qui intéressent ce sujet de recherche. J’en suis à une cinquantaine de journées passées dans sa bibliothèque. Je tiens à l’occasion à remercier Frédéric Fogacci, pour son accueil et ses conseils, ainsi que de Catherine Trouiller, pour ses informations concernant la vie de la Fondation et ses publications.

Au cours de mes recherches à la Fondation, je bénéficie aussi de la disponibilité constante du personnel de bibliothèque pour consulter les documents. Pauline Petit, bibliothécaire, m’a apporté une aide précieuse au cours de la première année de recherche pour définir les archives et ouvrages à consulter. C’est désormais Alexia Turpin et Émilie Lalouelle, respectivement archiviste et bibliothécaire de la Fondation, qui m’apportent leur aide et conseils au quotidien. Depuis le début, le rythme de mes recherches leur doit beaucoup, tant par le temps gagné que par l’accès à des documents auxquels je n’avais pas pensé dans un premier temps.

Quelles sont les archives de la Fondation que vous consultez ?

Elles sont nombreuses. Les documents que je consulte concernent surtout la période du RPF, le mouvement politique du Général de 1947 au milieu des années 1950. Il s’agit ici d’archives du Rassemblement portant sur la définition de sa politique sociale, ainsi que son implantation dans le monde ouvrier. Les documents préparatoires aux déplacements de De Gaulle en France y sont aussi conservés, ce qui permet de retrouver certains de ses contacts avec le monde des ouvriers, de la Libération à la fin de sa présidence. Les périodiques gaullistes destinés aux ouvriers, L’Étincelle ouvrière, Le Rassemblement ouvrier, ainsi que des gaullistes de gauche, Notre République, y sont conservés, ce qui constitue une autre source importante. À cela s’ajoutent les publications relatives au gaullisme, avec notamment les revues Études gaulliennes et Espoir. La bibliothèque et les archives de la Fondation, par leur richesse, sont donc incontournables pour cette recherche.

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