« LA FIDÈLE RÉUNION A RALLIÉ LES DRAPEAUX DE LA FRANCE COMBATTANTE »

Communiqué du Comité national français

Londres, 30 novembre 1942

Le contre-torpilleur français Léopard, commandé par le capitaine de frégate Richard est arrivé le 28 novembre au large de Saint-Denis, capitale de la colonie française de La réunion.

Dès que fut connue l’arrivée du Léopard, la population, l’administration et les troupes de toutes les villes et localités de l’île se sont immédiatement ralliées à la France Combattante. Seule, la batterie de la pointe des Galets a fait preuve d’hostilité pendant quelques instants.

Le contre-torpilleur Léopard, le 6 juin 1942

Le gouverneur M. Aubert, s’étant retiré dans la montagne avec quelques éléments, le capitaine de frégate Richard est entré en rapport avec lui. Alors M. Aubert, dans un but d’apaisement, a renoncé à toute résistance. L’île de La réunion est ainsi en totalité ralliée à la France Combattante. Le plus vif enthousiasme patriotique règne dans la colonie.

M. Capagorry, administrateur en chef des colonies, a été chargé par le général de Gaulle d’assurer le gouvernement de La Réunion.

Contrairement à ce qui avait été, d’abord annoncé, par des sources mal informées, aucun élément britannique ou sud-africain n’a pris part à ces événements.

D’autre part, le général de Gaulle a adressé le télégramme suivant à l’administrateur en chef Capagorry, chargé du gouvernement de La Réunion :

« Le ralliement de La réunion à la France Combattante est un réconfort pour la patrie opprimée et un exemple pour l’Empire. Veuillez exprimer ma confiance entière et celle du Comité national français à tous les fonctionnaires et militaires sous votre autorité ainsi qu’à la population de la vieille et fidèle colonie française de La Réunion. Vive l’Empire indivisible ! Vive la France ! »

Télégramme du général de Gaulle à Jean-Charles Capagorry, chargé du gouvernement de La Réunion, 30 novembre 1942.

« J’approuve toutes les dispositions que vous avez prises. Le but à atteindre maintenant est l’apaisement général dans la joie patriotique. Toutefois, vous saurez marquer immédiatement que vous êtes l’autorité. Je vous félicite personnellement. Toute la France Combattante est avec vous et avec La Réunion ».

Télégramme de Jean-Charles Capagorry, gouverneur de La réunion au Comité national à Londres, Saint-Denis, 4 décembre 1942

« La situation politique s’améliore de jours en jours. Si la foule s’est donnée spontanément, quelques personnalités boudent encore, mais j’ai lie d’espérer qu’elles se rallieront bientôt. Aucune perte parmi nos marins. Deux femmes ont été victimes du bombardement de la batterie de la côte. Un civil tué au cours d’une échauffourée. Enfin, j’ai à déplorer la mort de Raymond Decugis, chef d service des travaux publics, chemin de fer et port, rallié à la France Combattante et qui s’est fait tuer en allant à la batterie de côte pour faire cesser le feu dirigé contre nous. »

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