PIERRE LEFRANC : LE COURAGE DE LA FIDÉLITÉ

par Olivier Germain-Thomas
Écrivain

De toutes les qualités de Pierre Lefranc qui font de sa vie un modèle, retenons le courage et la fidélité. Ces qualités atteignent rarement la sphère politique qu’il a servie sans relâche. Son engagement au sein de la France Libre et de la Résistance sera suivi du RPF, même après que la perspective d’un retour au pouvoir de De Gaulle s’éloignera et que de nombreux « compagnons » pactiseront avec la IVe République. On le retrouve actif en 1958 quand l’espoir renaît, mais reste incertain. Puis ce sera Matignon, l’Élysée, la préfectorale, le service de l’État en toute indépendance dans le secteur de l’audiovisuel.

À l’occasion de scrutins qui le concernaient personnellement, le général de Gaulle, ne voulant pas être représenté par un parti, confiera notamment à Pierre Lefranc le soin de le défendre lors de l’élection présidentielle de 1965 ou du référendum de 1969 qui scellera son départ. C’est à lui qu’il demandera de mettre sur pied, sous la présidence d’André Malraux, l’Institut Charles de Gaulle dont Lefranc lui avait présenté le projet à Colombey. L’Institut deviendra une Fondation après les magnifiques manifestations du centenaire de 1990.

À partir de 1969, Lefranc défendra contre vents et marées l’œuvre de De Gaulle. En 1972, sa fidélité ombrageuse lui vaudra de perdre le poste important qu’il occupait.

Sa mémoire reste naturellement vive au sein de la Fondation dont la salle de réunion porte son nom. L’élan donné persiste dans un esprit de fidélité, d’ouverture et d’indépendance selon son exemple.

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