Le 7 octobre dernier, à la fin de la célébration de la fête religieuse de Soukhot, dans un moment de paix et de joie, Israël a subi une attaque terroriste violente du Hamas, une attaque sauvage, n’épargnant ni femmes ni enfants massacrés dans les Kibboutz, et aggravée par des prises d’otages massives. À ce pays aujourd’hui sous le choc, ayant devant lui un si rude combat, nous voulons dire notre amitié et notre solidarité absolues.

En mars dernier, entre Paris, Tel Aviv et Netanya, la Fondation a pu, dans un échange avec des historiens israéliens, retracer la relation riche que le général de Gaulle a entretenue dès 1940 avec le mouvement sioniste, qui était alors l’un de ses bien rares partenaires, puis avec l’État d’Israël, « notre ami, notre allié ». Nous avons retrouvé dans les archives son soutien avéré et sincère à la création dramatique de l’État d’Israël en 1947-1948, et ses encouragements à l’Ambassadeur Jacob Tsur. Nous avons compris de l’intérieur la richesse de la relation entre deux géants du XXe siècle, Charles de Gaulle et David Ben Gourion. Nous avons également exploré, sans irénisme, ce que la relation d’État à État comprenait de sens des réalités, d’intérêts communs et parfois divergents, et même de malentendus, comme en 1967. Nous avons compris la volonté du général de Gaulle de doter Israël de frontières « sûres et reconnues ». Nous avons aussi gardé en mémoire la haute solitude du général de Gaulle à Auschwitz en 1967, sa volonté de rester seul pour se recueillir.  Au terme de ce parcours, rien ne résume mieux cette histoire si dense que la phrase de De Gaulle à Abba Eban, au seuil de la Guerre des Six jours, après avoir déconseillé l’attaque initiale : « Jamais la France ne permettra la destruction d’Israël ».

Nous avons noué des liens féconds avec des chercheurs, autour de Denis Charbit, avec des citoyens d’Israël qui sont dans la peine et l’inquiétude. Nous pensons à eux aujourd’hui dans l’épreuve, en ayant en tête cette formule de Michel Debré sur Israël, modèle « de ces peuples qui représentent un tel effort de vérité, de travail et de foi que le fait de ne pas les approuver, et dans l’épreuve, de ne pas les soutenir, constitue, à l’évidence, une faute contre la morale et une défaillance de caractère ».