Comme chaque année à l’occasion du 9 novembre, la Fondation Charles de Gaulle, aux côtés des autorités de l’État et de l’Ordre de la Libération, était présente à Colombey-les-Deux-Églises pour rendre hommage au général de Gaulle. Une cérémonie républicaine s’est tenue comme de coutume au pied de la croix de Lorraine en présence de Mme Patricia Miralles, Secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, des élus et représentants des villes compagnons et des villes médaillées de la Résistance, de plusieurs parlementaires, de M. Franck Leroy, président du Conseil régional du Grand Est, de nombreux élus départementaux et locaux et de plusieurs associations d’anciens combattants.

Une importante délégation des Amis de la Fondation Charles de Gaulle était conduite par Jean-Marie Dedeyan, vice-président de la Fondation, et Marc Fosseux, président des Amis.

Fidèle à sa mission d’entretien de la mémoire et de l’action du général de Gaulle, la Fondation Charles de Gaulle a accompagné de nombreux collégiens et lycéens lors de la journée commémorative du 9 novembre 2023 à Colombey-les-Deux-Églises.

Le service pédagogique de la Fondation Charles de Gaulle remercie ses partenaires, les élèves et leurs enseignants pour leur participation à ce temps fort.

Retour en images sur cette journée :

ALLOCUTION DE JEAN-MARIE DEDEYAN
Vice-président de la Fondation Charles de Gaulle

Le 9 novembre 2023 à Colombey-les-Deux-Églises

En France et un peu partout dans le monde, des hommes et des femmes se réunissent aujourd’hui pour honorer le souvenir du général de Gaulle, décédé le 9 novembre 1970, dans sa maison de La Boisserie, ici à Colombey-les-Deux-Églises.

À l’hommage au général de Gaulle qui nous réunit, nous associons ses compagnons, les hommes et les femmes qui l’ont rejoint dès 1940, ceux qui ont combattu à ses côtés ou dans l’armée des ombres, ceux qui l’ont soutenu et ceux qui ont quitté ce monde en partageant avec lucidité sa conception d’une France indépendante, solidaire et soucieuse de son rôle dans un contexte international marqué par des rivalités, des tensions, des confrontations armées et des manœuvres géopolitiques qui fragilisent l’avenir de notre planète.

Le Gaullisme, chacun le sait, c’est d’abord une histoire. L’histoire d’un homme et de ses compagnons qui refusent la défaite, s’opposent au renoncement du régime de Vichy et décident de combattre pour défendre une certaine idée de la France forgée par des siècles d’histoire, une conception de la souveraineté, un refus de l’asservissement et une volonté farouche de permettre au peuple français de continuer librement à écrire sa propre histoire au lieu de la laisser écrire par d’autres.

Mais le Gaullisme n’est pas seulement une histoire, encore moins une religion, ni une doctrine. C’est une conception murie et pragmatique de l’action, dans le souci constant de l’intérêt supérieur du Pays et du bien public.

Le monde d’aujourd’hui a besoin plus que jamais de valeurs pour progresser ; et, nous le savons bien, il est important de transmettre ces valeurs aux jeunes générations car, demain, ce sont leurs représentants qui seront en charge des affaires du Pays.

Valeurs morales d’abord : patriotisme, refus de l’asservissement, espérance, esprit de résistance, honneur, courage physique et moral, esprit d’initiative, dévouement à la collectivité, liberté, souveraineté, indépendance, solidarité…

Valeurs universelles des droits de l’Homme : Libertés, justice, égalité, paix, entraide, coopération, souci constant de concilier liberté économique et progrès social, d’où la Participation qui, seule, peut permettre de réconcilier les citoyens avec l’action publique.

Éloignées de toute arrière-pensée partisane, les valeurs du Gaullisme constituent, non seulement pour nous les Français, mais aussi pour les acteurs et les décideurs de nombreux pays, une source incontestable d’inspiration et de cohésion face aux enjeux et aux défis du monde actuel.

À un moment où le monde fait face aux tragiques effets du terrorisme et des incursions dominatrices, à un conflit préoccupant aux frontières de l’Europe, à des mutations qui interrogent et fragilisent les équilibres, à des rivalités génératrices de tensions préoccupantes, à des défis technologiques source d’enjeux nouveaux de souveraineté, la pensée du général de Gaulle, son pragmatisme face aux situations les plus difficiles et à des acteurs imprévisibles, constituent, n’en doutons pas, une source d’inspiration pour tous ceux qui entendent demeurer fiers de leur Pays. Oui, à l’évidence le monde est en train de changer. La crainte est à la fois identitaire, culturelle, sociale et territoriale. Et lorsque la crainte se transforme en angoisse, la guerre est une tentation dans plusieurs régions du monde. Dès lors, pour ne pas y succomber, il faut consentir à l’effort.

Oui, la paix est faite d’efforts et ces efforts nécessitent courage, persévérance, force de ne pas céder aux instincts de confrontation belliqueuse, et acceptation de tempéraments, de cultures et d’intérêts qui ne sont pas toujours compatibles mais dont il faut rechercher la complémentarité dans le dialogue pour ne pas céder à la tentation d’un affrontement destructeur.

J’ajoute que si les déséquilibres actuels sont porteurs de risques, ils sont aussi porteurs d’opportunités qu’il nous faut bien cerner pour les ajuster à notre vision de l’avenir afin de déterminer des objectifs et des actes permettant à la France de combattre le populisme et le racisme, de promouvoir la solidarité nationale, de conjuguer liberté économique et progrès social, d’encourager la participation, de rechercher l’intérêt de notre Pays dans le constant souci de son indépendance et de sa position en Europe et sur la scène internationale.

Être gaulliste aujourd’hui, ce n’est donc pas être nostalgique. C’est, au contraire, agir sans renoncer pour maintenir vivante et transmettre une certaine idée de la France, c’est-à-dire une idée de l’Etat, de la Nation et du Bien public donc une conception exemplaire de la République et de la démocratie, afin d’éclairer et d’élever non seulement la pensée mais aussi l’action future des jeunes générations face aux réalités et aux défis du XXIe siècle.

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