Pierre Mauger a eu cent ans le 15 mai 2023. En juin 1940, il n’avait que 17 ans. Il n’a pas entendu l’Appel du 18 juin, mais c’est le discours du Maréchal Pétain, la veille, qui l’a décidé à entrer dans la Résistance. Le nouveau chef du gouvernement appelait les Français à cesser le combat et faisait « don de son corps à la France ». Pas question pour ce jeune patriote d’accepter la capitulation prônée par le Maréchal.

Mais entrer dans la Résistance et rallier la France Libre n’est pas chose facile quand on n’a que 17 ans. Ses parents ne le découragent pas mais veulent d’abord qu’il passe son baccalauréat. À l’automne, il tente, sans succès, de rejoindre Londres via l’Espagne et le Portugal. Finalement il entre dans la clandestinité et, par l’intermédiaire de Nicole de Hauteclocque, il fait la connaissance du colonel Rémy et intègre le réseau de renseignements de la Confrérie Notre-Dame Castille. Il devient son agent de liaison et de renseignement pour la façade atlantique. Personne ne se méfie alors d’un si jeune homme qui assure pourtant avec efficacité la coordination des agents du grand Ouest.

Le 30 mai 1942, à Paris, il est arrêté par la Gestapo, emprisonné et torturé avant d’être déporté au camp de concentration de Mauthausen. Les conditions de survie y sont particulièrement difficiles et Pierre Mauger doit se méfier en permanence de tout et de tout le monde. Il n’en sortira qu’en mai 1945 à la libération du camp. Il ne pèse plus alors que 32 kilos.

Commence pour lui une nouvelle vie largement dédiée à la politique. Élu maire des Sables d’Olonne en 1965 – il aura l’honneur d’y accueillir le général de Gaulle –, Pierre Mauger sera député de Vendée de 1967 à 1993. Dans la fidélité au gaullisme.

« Ils ne m’auront ni par la faim, ni par la peur. Et s’ils m’avaient un jour, ce serait mon squelette…, non mon cœur. »
Jean Wahl, professeur de philosophie à la Sorbonne, arrêté en 1944, emprisonné à Fresnes.

X