« IL N’A MANQUÉ QU’UNE SEULE CHOSE À LA POLOGNE, UN MASSIF CENTRAL »

par Jacques Godfrain
Président d’honneur de la Fondation Charles de Gaulle

Alors que le général de Gaulle fait une visite en Pologne, la proposition lui est faite de la découverte d’un parc au cœur de Varsovie.

Aussitôt il parcourt avec ses hôtes, accompagné de son aide de camp, les allées, devisant sur la beauté des arbres.

Escaladant une petite hauteur de terre, parvenant au sommet et contemplant le panorama de cette immense plaine sans obstacle jusqu’à l’horizon, l’aide de camp murmure une observation « comment se fait-il que ce très beau peuple polonais ait été inlassablement dans son histoire agressé et balloté à l’est par les Slaves et à l l’ouest par les Germains ? »

Le Général entend la question et y répond : « Il n’a manqué qu’une seule chose à la Pologne, un Massif Central »

Effectivement l’histoire nous a appris que les hauteurs étaient propices aux victoires militaires. Les montagnes favorisent les déferlements des forces inaccessibles par l’ennemi, l’approvisionnement en eau, les caches d’armes et de munitions, sans oublier les embuscades et les coups de main ….

C’est ce calcul qu’à de nombreuses reprises, les états-majors et les dirigeants de la Résistance ont fait.

Dans les Alpes, le plateau du Vercors fut choisi, et en Auvergne le mont Mouchet accueillit jusqu’à 1500 résistants la plupart appartenant aux forces Françaises de l’Intérieur.

L’état-major de la Résistance dont le général Gilles Lévy en lien avec Charles Berenholc (futur président des Amitiés de la Résistance s’installa dans une maison forestière qui, après de violents et meurtriers combats, une fois prise par les troupes allemande, fut incendiée et détruite.

Le moment était venu pour les combattants de l’ombre de passer à l’action, écoutant les instructions de leurs dirigeants.

Juste après le débarquement des 5 et 6 juin en Normandie et le bref discours du général de Gaulle parlant non seulement de la bataille de France mais de la bataille de la France, ordre est donné à tous les groupes armés de résistance, de tout faire pour empêcher, sinon pour ralentir, la remontée des troupes allemandes appelées à lutter contre les percées des alliés à partir de la Normandie.

Les généraux américains Patton et Eisenhower, le Premier ministre britannique Churchill reconnaîtront que sans la Résistance française la libération du continent aurait été beaucoup plus longue et difficile.

Quatre-vingts ans plus tard les Amitiés de la Résistance intimement liées à la Fondation Charles de Gaulle n’oublient pas.

Partout où des célébrations ont lieu, à Oradour-sur-Glane ou à la Ferté-Saint-Aubin, au Vercors ou au mont Mouchet, à la Pezade, dans tant d’autres lieux où l’esprit l’emporta sur la barbarie, les Français n’oublieront pas.

À l’emplacement de la Maison forestière du Mont Mouchet, un musée relate les combats, les victimes et toutes celles et ceux qui ont donné jusqu’à leur vie pour que vive notre France en Liberté.

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