« Nous sommes tous émus en nous retrouvant ensemble, dans l’une des premières villes libérées de la France métropolitaine, mais ce n’est pas le moment de parler d’émotion. Ce que le pays attend de vous, à l’arrière du front, c’est que vous continuiez le combat aujourd’hui, comme vous ne l’avez jamais cessé depuis le début de cette guerre et depuis juin 1940. Notre cri maintenant, comme toujours, est un cri de combat, parce que le chemin du combat est aussi le chemin de la liberté et le chemin de l’honneur.

C’est la voix de la mère patrie. Nous continuerons à faire la guerre avec nos forces de terre, de mer et de l’air comme nous la faisons aujourd’hui en Italie, où nos soldats se sont couverts de gloire, comme ils le feront demain en France métropolitaine. Notre empire, entièrement rassemblé autour de nous, fournit une aide énorme. Nous combattrons pour la France avec passion, mais aussi avec raison.

Vous qui avez été sous la botte de l’ennemi et avez fait partie des groupes de Résistance, vous savez ce qu’est cette guerre. C’est une guerre particulièrement dure, cette guerre clandestine, cette guerre sans armes. Je vous promets que nous continuerons la guerre jusqu’à ce que la souveraineté de chaque pouce de territoire français soit rétablie. Personne ne nous empêchera de la faire.

Nous combattrons aux côtés des Alliés, avec les Alliés, comme un allié. Et la victoire que nous remporterons sera la victoire de la liberté et la victoire de la France. Je vais vous demander de chanter avec moi notre hymne national, la Marseillaise. »

Général de Gaulle, Bayeux, 14 juin 1944

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