Après plusieurs années de crise politique et économique amplifiée par le conflit entre Israël et le Hezbollah, le Liban s’est doté d’un nouveau Président de la République le 9 janvier dernier.
Élu par 99 voix sur un total de 128 députés, le général Joseph AOUN, précédemment commandant en chef de l’armée libanaise, a chargé M. Nawaf SALAM, président de la Cour internationale de Justice et ancien ambassadeur du Liban aux Nations Unies de 2007 à 2017, de former le nouveau gouvernement.
Celui-ci va devoir relever les nombreux défis auxquels est confronté le Liban pour assurer le redressement du pays du cèdre, auquel la France, les États-Unis, l’Arabie Saoudite, l’Égypte et d’autres États du Golfe ont d’ores et déjà apporté un appui actif.
Dès le 17 janvier, M. Emmanuel MACRON s’est ainsi rendu à Beyrouth en visite officielle pour affirmer le soutien de la France au nouvel exécutif et envisager les moyens de contribuer à consolider la souveraineté et la sécurité du Liban dans une région en plein bouleversement, tout en l’aidant à préparer les réformes indispensables à son redressement économique et social.

Le président de la République, Joseph AOUN, s’entretenant avec le Premier ministre désigné, Nawaf Salam, à Baabda, le 17 janvier 2025 (© Photo : présidence de la République libanaise)
Dans l’allocution qu’il a prononcée après son élection, le nouveau président libanais n’a pas hésité à considérer que « L’heure de vérité a sonné. Nous sommes confrontés à une crise de gouvernance qui implique un changement de la manière dont nous abordons la politique en vue de préserver notre sécurité et nos frontières, la politique économique, la gestion des affaires sociales, la notion de démocratie, la gouvernance de la majorité, les droits des minorités, l’image du Liban à l’étranger, nos relations avec la diaspora, la philosophie de la responsabilité et du contrôle, la centralité de l’État, le développement déséquilibré, la lutte contre le chômage, la réduction de la pauvreté, ainsi que la lutte contre la désertification humaine et environnementale », soulignant que son engagement doit être celui de tous les Libanais et que « Notre devoir est d’être des femmes et des hommes d’État qui pensent à l’avenir de nos jeunes générations, à l’intérêt public et non aux intérêts privés, et de considérer que nous appartenons au Liban et non qu’il nous appartient… ».
Au nom du conseil d’administration de la Fondation Charles de Gaulle, le président Hervé Gaymard a souhaité plein succès au général Joseph AOUN dans l’accomplissement de ses « responsabilités qui marquent le début d’une nouvelle ère pour le Liban auquel le général de Gaulle portait une grande amitié ».
De nombreux Libanais n’oublient pas que le commandant Charles de Gaulle a été affecté à Beyrouth de 1929 à 1931, à l’état-major des troupes du Levant. C’est au Liban que Charles de Gaulle a écrit « Le fil de l’épée », paru dès 1932. Et, depuis plusieurs années, la Fondation Charles de Gaulle entretient ce lien avec le Liban par des publications, des conférences et des cours à l’École Supérieure des Affaires de Beyrouth et dans des établissements universitaires, notamment sur les méthodes et la pratique du général de Gaulle dans le domaine du leadership et du management.
La relation d’amitié particulière entre la France et le Liban a été évoquée à plusieurs moments lors des entretiens des diplomates et des parlementaires français avec les représentants des différentes communautés libanaises, avec les membres de l’Association des amis de l’Institut Charles de Gaulle de Beyrouth et lors des trois visites au Liban du président Emmanuel MACRON.