Etape 6 – Chaque Français fut, est ou sera gaulliste
Le général de Gaulle a orchestré lui-même sa légende, cherchant à l’inscrire, dans la France profonde, loin de Paris.
Lorsqu’il rédige son testament, où il émet le souhait dès 1952, d’être enterré aux côtés de sa fille Anne, dans le petit cimetière du village.
Puis en 1954, il évoque l’édification, après sa mort d’une croix de Lorraine sur la colline, qui sera « visible de partout. »
Pour de Gaulle, Colombey évoque l’intimité familiale : en effet, à partir de 1946, il décide avec son épouse de s’y installer définitivement, sous le regard discret et respectueux des habitants. Mais le choix de vivre à Colombey, c’est aussi une volonté de s’éloigner du monde.
Demeure forteresse pendant la traversée du désert, le Général s’isole à La Boisserie pour méditer et envisager son retour à l’action politique. Peu à peu, le village porte le mythe gaullien de l’isolement et du silence, entretenu par de Gaulle lui-même.
Sous la Ve République, le président de Gaulle précède ses grands voyages, ses conférences de presse, et chacune des décisions difficiles qu’il doit prendre, d’un séjour dans son village.
A partir de 1970, Colombey-les-Deux-Églises devient le point de convergence d’un vibrant culte populaire. Lieu de commémorations et de souvenir, il constitue le véritable socle naturel et légitime de la légende gaullienne.
Un parcours mémoriel, agrémenté de boutiques de souvenirs se dessine et s’enrichit de l’addition de lieux de mémoire: il conduit le visiteur de La Boisserie à la tombe vers la colline, dominée par la Croix de Lorraine apposée depuis 2008 sur le Mémorial Charles-de-Gaulle.