Concours d'éloquence 2019
« L’oral rend libre socialement et politiquement, l’oral permet de gommer les différences. »
Tristan Lecoq, président du jury du concours d’éloquence de la Fondation Charles de Gaulle, édition 2019
Le mercredi 12 juin 2019, la Fondation Charles de Gaulle a organisé la seconde édition du concours d’éloquence inter-lycées, fruit d’un partenariat avec la Région Île-de-France. Ce concours a mis un point final à un parcours long d’un an, portant sur « l’engagement autour du général de Gaulle »
Le jury du concours d’éloquence édition 2019 était composé de :
- M. Tristan Lecoq, Inspecteur général de l’Éducation nationale, professeur associé des universités et directeur de l’ouvrage Enseigner de Gaulle
- Mme. Nadia Megueni, cheffe du service des actions éducatives à la Région Île-de-France
- Colonel Pierre Verborg, chef de la Division Opérations du COM.ALAT
- Mme. Sophie Laurelut, étudiante à Sciences Po Paris.
Les élèves des trois lycées ont brillamment défendu les couleurs de leur classe, par trois discours complémentaires et personnalisés. Ils ont ensuite dû affronter les questions du jury, portant tant sur leur engagement personnel, que sur leur opinion du Général ou encore sur leurs réflexions au sujet des thématiques propres à « l’engagement ». S’affrontèrent ainsi :
- Dalya Ben Ali du lycée Rabelais de Meudon
- Ulysse Ronciere du lycée Gérard de Nerval de Noisiel
- Maxime Rinaudo du lycée Samuel de Champlain de Chennevières-sur-Marne
Dalya a été une candidate très énergique, considérant que le point de départ de tout engagement est la volonté de changer le monde, volonté née de la colère face à un monde injuste. Pour la candidate cela ne peut pas se faire seul, il faut ainsi garder espoir en les autres.
Maxime a démontré une rigueur technique impressionnante, associée à un verbe clair et incisif. Son
discours a été très fédérateur, témoignant de son aise naturelle dans les jeux oratoires. Il a mis en
emphase les figures de proues qui guident les foules, tel que l’a été le Général de Gaulle.
Ulysse, grand lauréat, a axé son argumentation sur le caractère héroïque du général, l’inscrivant dans une lignée historique profonde. Il s’est concentré sur les éléments fabriquant un héros, la voie du peuple et la sagesse. Ses réflexions poussées et ses connaissances sur la vie du Général et son époque lui ont apportés la victoire.
Le jury a félicité chaleureusement chaque candidat, repartant chacun avec un petit prix et un diplôme de participation. Le premier prix fut obtenu par le lauréat Ulysse Ronciere, remportant de la main même d’Hervé Gaymard, président de la Fondation Charles de Gaulle, un voyage dans les pas du général de Gaulle à Londres, pour sa classe et lui-même. La Fondation Charles de Gaulle lui adresse toutes ses félicitations.
Entretien avec le Colonel Pierre Verborg sur l’engagement des Jeunes :
La pensée commune reproche aux jeunes de moins s’engager, d’être des individus passifs. Or, de sa propre expérience le colonel remarque une hausse de l’engagement chez les jeunes. Cela est lié à l’éducation qu’ils reçoivent, ils disposent désormais d’une plus grande liberté d’expression, de moyens de faire éclore leur potentiel et leurs talents. Au lieu de cacher ces facultés la jeunesse actuelle les met au profit des autres en s’engageant toujours plus.
Le Colonel reconnaît néanmoins l’existence d’un réel danger pour l’éclosion de ces talents. Il s’agit du « vomi médiatique » auquel sont soumis les jeunes, la désinformation constante qui les empêche de connaître la réalité, qui les décourage et les pousse à l’inaction.
Les jeunes dans l’armée sont la matière première, au sens noble du terme, sans eux rien ne pourrait se faire. Cependant sans un cadre ils ne font rien, il leur faut des bornes claires et précises pour se développer. Aujourd’hui on ne commande plus comme on le faisait il y a 50 ans, pour qu’un ordre soit bien exécuté il faut que le chef l’explique, non pas qu’il le justifie, mais qu’il le détaille. La réflexion et compréhension totale devient une part essentielle de l’obéissance.
Désormais on récolte plus qu’on ne sème, beaucoup d’initiative sort de la base, la hiérarchie parle ainsi à double sens. Les relations, les gains, ne sont plus unilatéraux.