1943 : la libération de la Corse (11)
La réaction allemande face à l’insurrection
La situation militaire est particulièrement confuse dans les jours qui suivent le 9 septembre 1943 et le début du soulèvement des patriotes corses. Cela tient pour beaucoup à la situation des troupes italiennes et au moment où elles engagent, ou non, le combat contre leurs anciens alliés allemands. A Bastia, dès le 8 septembre, des combats opposent ainsi Allemands et Italiens : le 9 septembre, patriotes corses et soldats italiens peuvent s’y emparer de la citadelle.
L’insurrection des patriotes est en effet générale sur l’Île. Mais à Sartène, le soulèvement populaire se heurte à l’intervention allemande. A Ajaccio, les Allemands sont arrêtés par les résistants dès le 10 septembre 1943. Le port de la ville sera disponible pour le débarquement des renforts envoyés d’Alger qui y débarquent à partir du 13.
Face à cette situation, Hitler modifie le plan initial de son état major. Il ordonne l’évacuation de la Corse et de la Sardaigne, mais seulement après la reprise du contrôle des axes routiers et l’évacuation des stocks de matériel allemand répartis sur l’ile. Le 12 septembre 1943, les Allemands reprennent ainsi le contrôle de Bastia. Ils menacent la ville de destruction et interdisent à la population de sortir, si ce n’est entre 11 et 12 heures. L’occupation allemande va durer jusqu’au matin du 4 octobre.
Le 15, une offensive majeure est lancée par les Allemands sur Ajaccio. Elle est stoppée à Levie par l’action conjuguée des patriotes et de la frange des troupes italiennes qui pris les armes aux cotés des résistants.
Dès le 17 septembre, les Allemands ont compris qu’ils ne pourront reprendre le contrôle de l’intégralité du territoire corse. Ils concentrent alors leurs efforts sur la voie routière qui longe la cote orientale afin de permettre l’évacuation de la 90ème division de Panzer arrivée de Sardaigne le 9 septembre. L’objectif primordial est de permettre à ses hommes et à son matériel lourd de se replier sur l’Italie pour y combattre les Alliés aux côtés des troupes fascistes de Mussolini.
Le contrôle des ports, Bastia en particulier, et celui des aéroports de Ghisonaccia et de Borgo devient d’un intérêt majeur pour l’ennemi en retraite.