1943 : la libération de la Corse (20)

Deux martyrs corses : Fred Scamaroni et Jean Nicoli

Godefroy, dit Fred Scamaroni est né le 24 octobre 1914 à Ajaccio. Fils de préfet, il commence des études de droit et s’oriente vers la carrière préfectorale.

Il est officier dans l’armée de l’Air pendant la campagne de France, puis refuse l’armistice et embarque sur un navire polonais pour rallier Londres et les Forces françaises libres.

Il est fait prisonnier lors de l’opération de Dakar, pour laquelle il s’est porté volontaire. Il est ensuite rapatrié en France puis libéré. Révoqué par Vichy, il met sur pied des réseaux de renseignements, en particulier le réseau R2 Corse.

Affecté au Bureau central de renseignements d’action (BCRA), il est envoyé en Corse le 7 janvier 1943 pour unifier la Résistance et préparer la Libération.

Le 18 mars 1943, son radio, trahi, est arrêté par l’OVRA (police politique fasciste). Après trente heures de torture il livre le nom de son chef.

Soumis à son tour à la torture, Fred Scamaroni se suicide pour ne pas parler. Il  laisse un ultime message écrit avec son sang : « Vive la France, vive de Gaulle ». Il est compagnon de la Libération.

Né à San Gavino di Carbini en 1899, Jean Nicoli est instituteur puis directeur d’école. Antifasciste et résistant, il entre dans la clandestinité dès les premiers jours de l’Occupation italienne.

Il devient vite un des principaux responsables du Front national et un militant communiste convaincu. Il s’illustre dans l’action clandestine en organisant deux débarquements d’armes depuis le sous-marin Casabianca avant d’être arrêté le 27 juin 1943 par l’OVRA (police politique fasciste suite à une série de trahisons, jugé et condamné à mort.

Le 30 août, juste avant d’être décapité par ses bourreaux, Jean Nicoli écrit une lettre à ses enfants sur l’emballage d’un paquet de cigarette :

« … Ne pleurez pas, souriez-moi. Soyez fier de votre papa. Il sait que vous pouvez l’être, la tête de Maure et la fleur rouge, c’est le seul deuil que je vous demande… Je meurs pour notre Corse et pour mon Parti. »

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