1943 : la libération de la Corse (12)

Un enjeu stratégique : Levie et le Haut-Sartenais

Dès le 10 septembre, partout en Corse, les patriotes attaquent les forces allemandes. De multiples combats se déroulent donc sur l’Île. Mais ceux du Haut-Sartenais ont une importance stratégique. Il s’agit d’empêcher les Allemands, qui tiennent solidement Porto-Vecchio, de déboucher sur Ajaccio. La préfecture de Corse doit en effet servir de tête de pont pour le débarquement des renforts alliés envoyés par Alger.

Le lieutenant Jacques-Alphonse de Peretti dispose à Levie de deux cent hommes dotés de quelques grenades, d’une centaine de mitraillettes sten, de deux fusils-mitrailleurs et de fusils de chasse, l’arme emblématique de l’insurrection. C’est avec ces moyens-là que le 10, puis le 12 septembre 1943, ils arrêtent, seuls, deux convois allemands.

Le 13 septembre, les troupes italiennes du capitaine Bianchi, stationnées à Levie, se rangent aux cotés des patriotes. Ces renforts sont les bienvenus car le 15, une colonne de près de 2000 Allemands et chemises noires italiennes passent à l’attaque avec le soutien de 7 chars de combats. Après une journée de durs combats le long des routes, les Allemands ont progressé d’une quinzaine de kilomètres seulement. Le 16 septembre 1943 au matin, le pont de la Rajo saute, bloquant toute progression des blindés. Le convoi ennemi est bloqué à 700 mètres de Levie mais des troupes allemandes et fascistes s’élancent à travers le ravin et pénètrent dans le village où elles blessent deux femmes et font prisonniers deux patriotes qui seront exécutés le lendemain.

Le 17 septembre 1943, les Allemands doivent renoncer à progresser vers Ajaccio. Ils se replient, non sans oublier de faire sauter derrière eux un pont et le tunnel de Bacino. C’est aussi le 17 septembre les premières troupes françaises du Bataillon de choc -jusqu’alors cantonnés à Ajaccio pour couvrir si nécessaire l’arrivée des renforts venus d’Afrique du Nord– montent en ligne aux cotés des résistants.

 

 

Malgré un bombardement aérien le 19 septembre 1943, la route d’Ajaccio restera fermée à l’envahisseur. En témoignage de la bravoure de sa population, la croix de guerre avec palme a été décernée au village de Levie.

 

 

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