1943 : la libération de la Corse (3)
En Corse, une résistance précoce
Des groupes spontanés de Résistance se constituent rapidement en Corse. En juillet 1940, un officier de carrière, le commandant Piétri, appelle ainsi à former une « Légion Corse ». Dans un texte ronéotypé diffusé à quelques milliers d’exemplaires en Corse et en Afrique du Nord, il affirme que : « La Corse de Sampiero, la Corse de Paoli et des Cinarchesi ne s’est donnée qu’une fois : elle s’est donnée à la France ». Son mouvement s’implante dans le Sartenais.
En août, à Porto-Vecchio, se constitue un autre groupe : « Les brigades patriotes corses ».
Les principaux mouvements de résistance présents dans la « zone sud » se développent également en Corse. C’est le cas de Combat, dont les premiers militants sont, dès 1941, en contact étroit avec le sénateur Giacobbi, et de Libération, avec le Bastiais Pancho Negroni et l’Ajaccien Dominique Salini. Le mouvement Franc-Tireur se développe à partir de l’été 1942.
Au printemps 1941, suite au passage en Corse de Pierre Georges (le futur colonel Fabien), la résistance communiste commence à se structurer et à s’organiser. Le retour dans l’Île, en juillet 1942, d’Arthur Giovoni, s’avère déterminant pour son développement.
Quant aux premiers réseaux de renseignements, ils apparaissent dès 1941. En avril, Fred Scamaroni pose les bases du futur réseau Action R2 Corse de la France Libre. Il crée ainsi les premiers liens entre la France Libre et la Résistance corse. Le commissaire de police Achille Peretti joue un rôle prépondérant dans cette action.
Quand la Corse est envahie en novembre 1942 suite au débarquement allié en Afrique du Nord, les différentes composantes de la Résistance y sont donc déjà représentées.