1943 : la libération de la Corse (6)

Des Corses solidaires de la Résistance

La population corse  a été très largement solidaire de la Résistance. Les maquis ont été informés et ravitaillés par les villageois, souvent des femmes qui traversent les lignes ennemies par des sentiers tortueux pour apporter des vivres et des messages aux patriotes qui se cachent dans la montagne. En Corse comme ailleurs le rôle des femmes aura été déterminant pour la Résistance.

Les dénonciations ont été en Corse beaucoup plus rares que dans les régions continentales. Ce fait est directement lié à la spécificité de la société corse. De multiples liens de parenté et d’amitié y rapprochent les hommes au-delà des désaccords politiques. L’hostilité presque unanime à l’encontre de l’Italie et le refus de l’annexion ont aussi beaucoup joué.

C’est grâce à la sympathie de la population et au silence complice de la plupart de leurs adversaires politiques que les communistes du Front national ont pu agir et se structurer, alors même que le PCF était une force politique très marginale en Corse en 1940.

Les pénuries et le recensement des jeunes en vue du travail obligatoire en Allemagne (le STO) ont aussi, comme dans le reste de la France, fait basculer l’opinion publique en faveur de la résistance pendant l’année 1943.

Certes, il y a eu sur l’Île comme ailleurs, des collaborateurs et des indicateurs. 123 Corses ont rejoint les rangs de la Milice, bras armé du régime de Vichy contre la Résistance. Le Parti populaire français, mouvement collaborationniste et pro-nazi, compte pour sa part 300 membres environ en 1943… soit moins qu’avant l’invasion de l’ile en novembre 1942.

 Les occupants ont aussi pu compter sur le soutien de la poignée d’irrédentistes revenus en Corse fin 1942 après leur libération des prisons françaises. Mais même les autorités italiennes savaient que leur influence était nulle au sein d’une population éminemment patriote.

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