François MITTERRAND
Avant d’être élu à la présidence de la République pour deux septennats successifs en 1981 et 1988, François Mitterrand eut un parcours politique fluctuant, marqué cependant par une constante : un antigaullisme systématique dont il ne s’est jamais départi. Entrant dans la carrière politique en 1946 en devenant député de la Nièvre, il fut en tant que dirigeant de l’UDSR onze fois ministre de la IVe République, étant notamment ministre de l’Intérieur du gouvernement Mendès France en 1954, et garde des Sceaux de Guy Mollet en 1956-57.
Opposé au retour du général de Gaulle à la faveur de la crise algérienne, il participe le 28 mai 1958 à la manifestation parisienne de « défense républicaine » aux côtés de Daladier et de Mendès France. Il inaugurait alors douze années d’opposition virulente au général de Gaulle, dont les étapes les plus marquantes sont la publication en 1964 du Coup d’Etat permanent dans lequel il dénonce les institutions de la Ve et leur pratique gaullienne, et une candidature à l’élection présidentielle de 1965 qui contraint le général de Gaulle à un second tour.
Finalement, durant les quatorze années qu’il passa à l’Elysée, la pratique mitterrandienne des institutions fut dans la droite ligne de celle inaugurée par le fondateur de la Ve République.