1943 : la libération de la Corse (13)
Ceux qui se battent
Qui sont ces Français qui se dressent face aux Allemands et aux Chemises noires italiennes, dans la Corse de septembre-octobre 1943 ?Des résistants corses au premier chef : ils représentent près de 10.000 combattants en septembre.
Très inexpérimentés, car pour la plupart sans formation militaire, les patriotes corses se battent pourtant seuls pendant les 8 à 10 premiers jours de l’insurrection : dans beaucoup de secteurs, les Italiens n’ont pas encore changé de camp.
Une fois les renforts arrivés d’Alger, les patriotes corses sont des combattants très précieux du fait de leur connaissance de la géographie locale.Mais ils ne bénéficient pas du même « traitement » que les prisonniers alliés ou Français Libres s’ils sont faits prisonniers. Ils ne sont pas en effet reconnus comme des combattants réguliers et sont directement passés par les armes.
Quant aux renforts arrivés d’Alger, ils se composent du 1er Bataillon de parachutistes de Choc et d’unités du 1er corps d’Armée. Envoyés d’abord pour sécuriser le port d’Ajaccio, qu’ils ne quittent que le 17, les parachutistes du commandant Gambiez forment une unité légère qui, appuyée par les patriotes corses, harcèle l’ennemi. Ils opéreront une cinquantaine d’engagements en trois semaines d’opérations.
Le 1er corps d’Armée reçoit plus spécialement la charge de s’opposer à la 90ème division de Panzergrenadier, en retraite le long de la route orientale de la Corse.
L’objectif est d’empêcher toute infiltration au niveau des cols séparant les deux rivages de l’Île et de détruire le plus possible de matériels et de moyens allemands avant leur embarquement pour le front italien.
Les unités du 1er corps d’Armée représentent 6000 hommes au total. Il s’agit pour l’essentiel de troupes marocaines, goumiers, spahis ou tirailleurs.
Bien que manquant de matériels lourds, ces troupes nord-africaines sont particulièrement efficaces dans les terrains difficiles et montagneux. Outre la Corse, elles se sont illustrées ou s’illustreront dans des combats en montagne en Tunisie, en Sardaigne et en Italie.
Un groupe de chasseurs français Spitfire et un groupe d’artillerie de montagne complètent le dispositif allié, commandé par le général Henry Martin, qui peut aussi compter sur quelques commandos américains.