1943 : la libération de la Corse (18)

Une épuration très modérée

Dès les premiers jours de l’insurrection, le remplacement des responsables administratifs de Vichy se double en Corse de mesures judiciaires. Les comités du Front national arrêtent 281 personnes accusées de collaboration. Dans la foulée, le Préfet Luizet promulgue 110 arrêtés d’internement pour faits de collaboration avec transfert dans les camps d’Afrique du Nord.

Le nombre limité des délations constatées en Corse et la très faible importance de la Milice de Vichy sur l’ile explique cette situation, différente de celle qui prévaudra à l’été 1944 en France métropolitaine. Le nombre d’exécutions extrajudiciaires est lui aussi très faible : moins d’une dizaine de personnes sont ainsi exécutées lors des combats de la Libération.

L’épuration judiciaire se déroule à partir de 1944 et va se poursuivre après la fin de la guerre. On compte en Corse un millier de dossiers ouverts, près de 600 instruits, 3 exécutions capitales. Cette relative clémence sera vivement critiquée par de nombreux résistants. Comme ailleurs en France, les mesures d’amnisties prises à partir de 1951 effacent la plupart des peines prononcées à la Libération.

Les mesures judiciaires visent aussi les anciennes troupes d’occupation italienne. Le préfet Luizet a clairement fait savoir que leur participation aux combats ne leur donnerait aucun privilège. Elles doivent en effet répondre des dommages de guerre qu’elles ont causés, en particulier des réquisitions abusives.

Quant aux irrédentistes, quatorze sont jugés en 1946 (seuls sept se présentes à la barre). Six condamnations à mort sont prononcées, dont cinq par contumace. La sixième n’est pas exécutée.

 

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