Exposition itinérante
De Gaulle-Adenauer : les bâtisseurs de l’amitié franco-allemande
Présentation et extraits de l’exposition
Le cinquantième anniversaire de la signature du Traité de l’Elysée a été l’occasion, en janvier 2013, de célébrer l’amitié franco-allemande et d’insister sur son importance pour l’avenir.
C’est dans cet esprit que la Fondation Charles de Gaulle et la Fondation de la Maison du Chancelier Adenauer à Rhöndorf ont conçu l’exposition « De Gaulle-Adenauer : les bâtisseurs de l’amitié franco-allemande » autour de trois « moments » distincts permettant de comprendre le lien entre le passé de l’amitié franco-allemande, son présent et son avenir.
Plan de l'exposition
I. Les itinéraires des deux hommes d’Etat : leur expérience des deux guerres mondiales
II. La naissance du premier des couples franco-allemands (septembre 1958 – janvier 1963)
III. Le traité de l’Elysée du 22 janvier 1963
Deux jeunesses européennes
Konrad Adenauer et Charles de Gaulle n’appartiennent pas à la même génération. Le futur chancelier allemand est né en 1876, soit quatorze ans avant de Gaulle. Pourtant leurs enfances se ressemblent.
Les milieux où ils grandissent présentent de fortes similitudes. Leurs familles respectives sont attachées à un terroir à l’histoire bien particulière : le Nord pour de Gaulle, la ville de Cologne pour Adenauer. L’un et l’autre grandissent dans des familles nombreuses, unies, catholiques, au niveau intellectuel élevé… mais peu fortunées.
Depuis la guerre de 1870-1871, la France et l’Allemagne entretiennent des rapports complexes. En France, le thème de la revanche est très présent dans l’opinion publique, cependant que l’Allemagne se méfie de son voisin humilé par la perte de l’Alsace-Lorraine. Bref, le regard d’un petit Français se porte nécessairement sur la frontière avec l’Allemagne avant 1914, comme celui d’un petit Allemand sur l’Alsace-Moselle et au-delà, sur la France.
Bons élèves, Adenauer et de Gaulle apprennent respectivement le français et l’allemand. Le jeune Charles de Gaulle fait même le voyage en Allemagne. Il connaît parfaitement la littérature allemande, en particulier les prosateurs des XVIIIe et XIXe siècles.
Mais les itinéraires respectifs de De Gaulle et d’Adenauer se distinguent nettement en matière professionnelle. Adenauer choisit une carrière civile : il suit des études de droit et devient en 1906 maire-adjoint de la ville de Cologne. Il sera un des rares Allemands de sa génération à ne jamais pas porter l’uniforme militaire. Charles de Gaulle embrasse, lui, la carrière militaire. En 1909, il entre à Saint-Cyr et choisit l’infanterie.
L'expérience partagée de l'antinazisme
Le refus de l’idéologie fasciste et nationale-socialiste est un trait commun fondamental aux deux hommes, même si leur combat prend des formes différentes.
Avec l’appel du 18 juin 1940, le général de Gaulle affiche sa volonté de poursuivre le combat pour que la France soit présente à la victoire. Au prix de difficultés considérables, il s’impose comme chef de la France libre, par opposition à la collaboration avec l’ennemi qu’incarne le maréchal Pétain. Dès le 5 novembre 1940, par un message adressé à l’American Jewish Congress, de Gaulle dénonce la politique antisémite du régime de Vichy. Il fait en sorte que des soldats français luttent contre les puissances de l’Axe sur tous les théâtres d’opération. La présence de la France à la signature de la capitulation allemande en 1945 et l’obtention d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU consacrent le triomphe de son combat.
Pour Adenauer, la résistance commence dès l’accession d’Hitler au pouvoir comme chancelier du Reich en janvier 1933. Démis de ses fonctions de maire de Cologne en mars 1933, il se retire pendant un an à l’abbaye de Maria Laach, en Rhénanie. Puis il s’installe avec sa famille à Rhöndorf, en 1935 et y fait construire une maison. Arrêté au lendemain de l’attentat contre Hitler du 20 juillet 1944, il est emprisonné et ne sera libéré que 26 novembre suivant.
La rencontre de deux symboles - 14 septembre 1958 : Colombey-les-deux-Eglises
Dès son retour au pouvoir, le général de Gaulle invite le chancelier Adenauer à effectuer une visite officielle en France. Malgré un premier refus, le Général insiste et lui propose en août 1958 de l’accueillir chez lui à Colombey, pour une rencontre privée. Konrad Adenauer choisit alors de surmonter sa méfiance vis-à-vis de De Gaulle, qu’il regarde comme un adversaire de la construction européenne, et accepte. Il s’agit à ses yeux d’« une visite nécessaire, même si elle n’est pas agréable ».
La rencontre a lieu le 14 septembre 1958. Au cours de leur tête-à-tête de deux heures et demi, le général de Gaulle et Konrad Adenauer abordent les différents enjeux de la relation franco-allemande. Les sujets de tension ne manquent pas. Le Chancelier redoute la frilosité du Général vis-à-vis des Etats-Unis, de l’Otan et même de l’Europe. Mais un terrain d’entente est trouvé : le général de Gaulle rassure son interlocuteur en renouvelant son soutien au traité de Rome. Réaliste, il se montre également convaincu de la nécessité de l’Alliance atlantique.
Le lendemain, lorsque le Chancelier quitte La Boisserie, sa vision du général de Gaulle est transformée. Il confie le 16 septembre au président allemand Theodor Heuss : « J’ai dû abandonner tous les préjugés accumulés à partir des articles allemands et des discussions avec les Américains, car j’ai rencontré en de Gaulle un homme tout à fait différent ». De son côté, le général de Gaulle a apprécié l’écoute et la franchise de son interlocuteur : « Tous deux, nous resterons, désormais, en contact personnel étroit ».
En effet, de 1958 à 1963, de Gaulle et Adenauer se rencontreront en tête-à-tête à 15 reprises au cours de plus de cent heures d’entretiens et échangeront une correspondance abondante (40 lettres).
Le chancelier Adenauer reste le seul chef de gouvernement à avoir été reçu à la Boisserie, dans l’intimité du général de Gaulle.
Le traité de l’Elysée - 22 janvier 1963
Le 19 septembre 1962, quelques jours après son voyage en Allemagne, le général de Gaulle adresse au gouvernement allemand un aide-mémoire évoquant des mesures concrètes pour resserrer les liens de coopération entre les deux pays.
Le 16 janvier 1963, le gouvernement fédéral propose à la France de donner à la déclaration commune jusqu’alors envisagée le caractère solennel d’un traité, soumis à ratification.
Le 22 janvier 1963, le chancelier Adenauer et le général de Gaulle signent le « traité entre la République française et la République fédérale d’Allemagne sur la coopération franco-allemande » dans le salon Murat de l’Elysée. Dans une « déclaration commune » accompagnant le traité, ils réaffirment leur conviction que « la réconciliation du peuple allemand et du peuple français, mettant fin à une rivalité séculaire, constitue un événement historique qui transforme profondément les relations entre les deux peuples ».
Le traité préconise une coopération accrue dans les domaines des relations internationales, de la défense et de l’éducation. Des rencontres régulières entre les deux gouvernements. Au-delà, pour permettre le rapprochement des peuples, une attention particulière est accordée sur la jeunesse avec des mesures prévoyant l’équivalence des diplômes et l’encouragement à l’apprentissage des langues respectives des deux pays.
Alain Peyrefitte note l’émotion qui suit la signature du traité : « Nous, Pompidou et Peyrefitte, avons été aussi étonnés l’un que l’autre que le Chancelier et le général, toutes signatures échangées, se soient embrassés, dans un élan auquel personne ne s’attendait, sans doute pas eux-mêmes. Pompidou, qui connaît le Général mieux que moi, ne l’avait jamais vu, lui si maître de lui, céder ainsi à une poussée d’émotion. Le combat contre l’Allemagne, c’était toute sa vie … Et voilà que tout basculait en cet instant de fraternité poignante ».
Aux Etats-Unis, la presse marque un certain scepticisme face à cet acte de réconciliation spéctaculaire et les autorités soviétiques y voient un » complot militariste ». Mais en France comme en Allemagne, les réactions de l’opinion publique sont, dans l’ensemble, extrêmement favorables.
Fiche technique
Cette exposition légère se compose de 20 panneaux numériques à destination des communes, départements, établissements scolaires, centres culturels, musées, etc…
Il s’agit d’une exposition bilingue (français-allemand).
Elle est livrée avec un CD comprenant un montage d’archives de films ainsi que des documents de communication à imprimer par l’institution : affiche à personnaliser (date et lieu d’exposition, partenaires). Le moniteur et le lecteur ne sont pas fournis.
Renseignements techniques :
- 20 panneaux (Hauteur : 120 cm x Longueur : 200 cm à l’unité)
- Impression sur un support bâche
- Accrochage au choix (selon disponibilité) :
- un format avec enrouleurs métalliques
- un format avec crochets (fixation sur cimaises)
- Poids : environ 110 kg (format avec enrouleurs), ou 40 kg (format avec crochets)
- Conditionnement en sacs ou cartons pour les expéditions
- Le montage et le démontage de l’exposition doivent être prévus par le demandeur.
Outre les frais de transport, nous laissons à votre appréciation une participation aux frais de réalisation de l’exposition (voir bulletin de réservation).